Assises de la radio 2024 : l'Arcom présente son Livre blanc sur l'avenir de la radio

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Publié le 17 juin 2024

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    Quelles évolutions dans la diffusion et l’écoute de la radio ? Comment assurer durablement le succès du DAB+ ? L'Arcom organise, mardi 18 juin 2024, une nouvelle édition des Assises de la radio pour échanger sur les enjeux actuels et futurs du média en France.

    Découvrez ci-dessous le programme des Assises de la radio, mardi 18 juin 2024, au siège de l'Autorité, à Paris.

    Revoir les Assises de la radio

    Retrouvez ci-dessous l'intégralité des Assises de la radio, retransmises sur le site et les réseaux sociaux de l'Arcom, traduites en langue des signes française et retranscrites en vélotypie.

     

    Je vous propose peut-être qu'on démarre. Prenez tous place si vous voulez bien. Merci. Mesdames et Messieurs les présidents et directeurs, madame la directrice générale des médias des industries culturelles, chère Florence Philbert, chers amis, avec l'ensemble des membres du collège de l'ARCOM et Hervé Godechot en particulier, je suis très heureux de vous voir si nombreux ce matin pour répondre à l'appel du 18 juin lancé par l'ARCOM, c'est une date historique s'il en est, en cette année où nous célébrons le 80e anniversaire du département, pour parler du rôle central que le média radio joue dans nos mémoires collectives et nos vies quotidiennes. Les assises que nous organisons depuis 2021 sont l'occasion, pour toutes celles et tous ceux qui s'intéressent à ce média devenu centenaire, de se retrouver et de partager réflexions et analyses pour construire un avenir commun face au défi qui assaille la sphère de la télévision et de la radio. Cette année, c'est un petit peu particulier parce que l'ARCOM rend public aujourd'hui le livre blanc qu'elle a établi sur l'avenir de la radio. J'avais annoncé le lancement de cette initiative, inspiré d'une initiative de même nature menée par nos amis britanniques il y a quelques années maintenant, à l'occasion d'une table ronde organisée au Sénat en janvier 23, consacrée au déploiement du DAB+. Nous nous étions engagés à dresser un état des lieux du média radio en France, comparé aux situations observées dans d'autres pays de l'Union, et d'évoquer à cette occasion la question majeure qui intéresse beaucoup d'acteurs du secteur, de la transition de la diffusion en modulation de fréquences vers la diffusion en DAB + sur l'ensemble de notre territoire national, métropolitain ou ultramarin. Nous nous étions fixé comme objectif d'identifier les prérequis et conditions de réussite de cette transition, pour permettre au secteur de se projeter vers ces perspectives à moyen et long terme à la lumière d'exemples étrangers. Après de longs mois de travail, une consultation de l'ensemble des acteurs du secteur, à la faveur d'un long cycle d'auditions, nous sommes désormais en mesure de partager nos réflexions et le plan d'action qui l'accompagne. C'est vous dire combien avec l'ensemble du collège, des équipes de l'ARCOM, nous étions impatients et combien je suis heureux et fier de porter devant vous cette ambition que nous avons menée à bien. Avant d'en venir au contenu du document, je souhaiterais exprimer quelques mots très chaleureux pour les artisans de ce livre blanc, ils ont mené à bien ce chantier en parallèle d'une charge de travail extrêmement lourde au sein de l'institution. Notre plan de charge est particulièrement intense, une fin de mandat accessoirement pour son président, qui est singulièrement lourde, qu'on mènera toutes jusqu'à leur terme, bien évidemment. Et je voudrais en premier lieu remercier Hervé Godechot, chacun le connaît dans cette enceine, qui s'est considérablement dans ce travail. Merci à Frédéric, directeur général adjoint, fin connaisseur des dynamiques nationales et européennes, c'est précieux, du média radio, et je veux aussi souligner bien sûr l'engagement tout au long de ce travail de la direction de la radio et de l'audio numérique, dont je salue le directeur, François-Xavier et son adjoint, qui en était le chef de projet. Je l'ai dit, le livre blanc est une mission supplémentaire, c'est une direction, je le mesure chaque jour, qui a un des plans de charge les plus lourds dans cette institution, compte tenu du nombre de radios que nous connaissons dans notre pays, plus de mille. Cette direction s'est acquittée de cette tâche de façon remarquable, je leur en suis très reconnaissant. Pour épauler les directions concernées à rédiger ce rapport, nous avons eu recours à une rapporteure de talent qui a rejoint l'équipe dès le début du projet, et je veux saluer la présidente de Radio France qui nous rejoint. Je souhaite la remercier personnellement, Deborah Dadoun, actuellement chargée de mission auprès de Pierre Moscovici. Elle a fait la preuve dans ce travail que la valeur n'attend pas le nombre des années. Et je veux remercier l'ensemble des parties prenantes à l'élaboration de ce rapport, tous les acteurs que vous êtes, du monde de la radio, secteur public comme privé, les opérateurs associatifs, bien évidemment, qui jouent un rôle très particulier dans notre panorama radiophonique, les diffuseurs et bien sûr, le ministère de la culture, la directrice générale, ses équipes, je n'oublie pas les équipementiers, nos homologues européens avec lesquels nous avons beaucoup échangé pour mener à bien ce travail. Sans dévoiler le contenu du livre qui va vous être présenté dans quelques instants par Hervé, je veux revenir sur la dynamique qui a guidé ce projet et les suites que nous espérons lui donner, que nous espérons que vous lui donnerez. Ce livre blanc vise à répondre à une question simple: quel avenir pour le média radio? Forte de ses audiences, de l'attachement des Français, la radio fait face à des interrogations sur son modèle structurel. D'une certaine façon, elle est à la croisée des chemins, il y a les podcasts, le rôle des enceintes connectées, et de nouveaux concurrents ont émergé. L'écoute évolue, se fragmente, baisse tendanciellement, mais la confiance dans le média, nous le savons, demeure. La FM, mode de diffusion hertzien reste prédominant, mais il atteint désormais des limites. Un autre vecteur, le DAB+ se déploie en Europe, en France, et dans les Outre-Mer, avec des atouts évidents, mais qui soulève des questions. Et l'écoute sur internet progresse régulièrement. Le média radio a besoin d'un horizon clair pour se projeter dans l'avenir et écrire un nouveau chapitre de son histoire. Il doit pour cela sortir de l'incertitude et préparer avec confiance la bascule de la radio en tout numérique, dans un contexte où le poids de l'écoute en IP est appelée à croître. Cette bascule doit se faire au bénéfice de tous les publics, fidèles à la radio depuis les premières émissions émises en 1921, et de toutes les radios dont la présence incarne la richesse et la diversité de notre paysage radiophonique. Cette bascule doit aussi se préparer avec grand soin, c'est l'objectif de ce livre blanc, qui propose une stratégie claire, adossée à un calendrier, à une analyse des besoins, à la lumière des exemples de nos principaux voisins européens. Et il soumet au débat public plusieurs mesures pour assurer la résilience dans le temps du modèle économique de la radio. Bref, il offre un état des lieux complet et une feuille de route cohérente. Quelle suite maintenant lui donner? Chacun connaît la mise en garde de Balzac contre le risque de disserter au lieu d'agir, je sais que les bons rapports sont ceux qui se transforment en actes, en politiques publiques, en dynamiques concrètes. Ceux qui ne sont qu'un point de départ, et non une ligne d'arrivée. Nous espérons que le travail accompli au service de cette réflexion mobilise l'ensemble de l'écosystème avec l'ensemble des pouvoirs publics pour que ce média auquel nous sommes tous ici très attachés, j'ai exprimé mon attachement à ce média, puisse fêter encore de nombreux anniversaires. La radio est intrinsèquement liée à l'histoire de notre pays au 20e siècle, doit rester un grand média du 21e siècle et nous comptons prendre notre part à cet effort. Je le dis ici, je vous le dis, je pense que vous le savez tous, l'ARCOM sera toujours aux côtés des opérateurs pour les accompagner dans ce mouvement de transformation, en favorisant un environnement propice, en offrant son expertise, en entendant et relayant ses doutes, ses questions, ses besoins. Mais c'est vous qui faites vivre la radio, qui piloterez le passage de la radio en tout numérique. Un mot sur le programme qui nous attend ce matin, élaboré avec Didier, je l'en remercie, la présentation d'abord du livre blanc par Hervé Godechot, suivie d'une première table ronde consacrée aux évolutions dans la diffusion et l'écoute de la radio avec Basma Bonnefoy, Pierre Boucard, Cécile Chambaudrie, Jean-Paul Dietsch, Justine Gheeraert. Nous évoquerons des exemples étrangers ensuite avec une présentation animée par Eric Adelbrecht et Jacqueline Bierhorst. Et nous aurons une deuxième table ronde qui s'inscrira dans la suite du livre blanc, comment assurer durablement le succès du DAB +, avec Charles-Emmanuel Bon, Emmanuelle Le Goff, Alain Liberty, Florence Philbert, que je remercie encore de sa présence, et Christophe Schalk. Merci aux intervenants de cette matinée, pour leur participation avec l'ARCOM. Nous avons la chance de pouvoir profiter de leur expertise, de leur vision du média, qui sera très précieuse pour avancer collectivement. Et c'est quoi qu'il arrive, en ce 18 juin, la flamme de la radio française ne s'éteindra pas. Merci pour votre écoute, je cède la parole à Hervé Godechot.

     

     

     

     

    - Merci cher président, cher Roch-Olivier pour ces mots, bonjour à toutes et à tous, je suis extrêmement heureux et fier de vous présenter ce livre blanc de la radio, vous avez vu cette petite vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux, n'hésitez pas à la reposter, et je remercie la communication chez nous pour ce travail de propagation de toute cette opération. Alors tout d'abord, je tiens à dire que ce livre blanc, c'est le produit de plus d'un an de travail, de plus d'une trentaine d'auditions, on a recueilli également des contributions écrites, on a beaucoup dialogué avec les acteurs du secteur, on leur a soumis nos premières analyses et propositions, qu'on a amendées, on leur a soumis le document final que je vous présente, tout ça pour vous dire que l'ARCOM n'a pas travaillé en chambre, mais que c'est vraiment le produit d'un travail collectif, partagé. Alors tout le monde ne sera pas d'accord avec toutes les propositions que nous faisons, mais en tout cas elles ont été partagées et permettent d'ouvrir un débat, c'est le plus important. L'objectif du livre blanc est en trois points: faire un état des lieux du secteur de la radio en France, et dans ses aspects économiques, juridiques, techniques et dans l'évolution des usages. S'appuyer sur des comparaisons avec d'autres pays européens. On a circulé dans toute l'Europe pour voir comment ça se passait, notamment dans les pays plus avancés que nous sur le DAB+, car c'est un point central du livre blanc même si ce n'est pas le seul. Et examiner de la transition de la FM vers le DAB+. Donc trois parties: constats, enjeux et recommandations. Pourquoi un livre blanc et pourquoi maintenant? Le président y a en grande partie répondu mais on va peut-être revenir sur quelques détails. La radio, c'est le média préféré des Français, dans lequel ils ont le plus confiance pour les informer et les divertir. L'étude du début de l'année, de l'ARCOM, sur la manière dont les Français s'informent, et le baromètre le confirme tous les ans, près de 40 millions d'auditeurs, écoute de plus de 2h45 par jour, c'est un média puissant, et un paysage radiophonique extrêmement riche avec plus de 1000 radios en FM et un service public qui est extrêmement structurant, Radio France, mais aussi France Média Monde, et France Télévisions, qui font également de la radio, France Télévisions dans les Outre-Mer et France Média Monde dans le reste du monde et en partie un peu en France. Mais il faut bien le dire, on est aussi face à un spectre FM qui est totalement saturé avec ces 9000 fréquences. Ça devient très difficile aujourd'hui, quasi impossible pour les radios déjà existantes de développer leur zone de diffusion. Et du coup, ça crée une insatisfaction de la part des radios qui n'arrivent plus à se développer et il devient impossible à de nouvelles radios de se déployer sur la bande FM. Et on constate surtout, d'un point de vue économique, ce que nous avons qualifié d'effet ciseau en ce qui concerne l'économie de la radio. D'abord avec des ressources publicitaires qui sont en décroissance depuis des années maintenant. Là aussi, on a publié, co-publié avec le Ministère de la Culture en début d'année une étude sur la publicité qui fait apparaître que sur les dix dernières années, la baisse est de 0,6% en tendanciel annuel. Et en se projetant à 2030, la baisse tendancielle est de 1% par an, autant dire que ça ne va pas aller en s'arrangeant, et on le voit bien sur la courbe. On voit bien que la tendance générale est hélas à la baisse. Du côté des finances publiques, pas besoin de faire la démonstration que ces finances publiques sont sous tension. Cela concerne évidemment le service public mais également les radios associatives, grandement financées par le fonds de soutien à l'expression radiophonique. Et c'est là qu'on parle d'effet ciseau, alors que les ressources sont plutôt en baisse, malgré des tentatives de diversification, de l'autre côté on a une hausse des coûts pour les radios, notamment les radios qui assument des doubles coûts de diffusion FM et DAB+, ça ne pourra pas durer éternellement. Et puis la hausse des prix de l'énergie, les radios fonctionnent avec de l'électricité, et cette hausse, ça a eu un impact certain sur l'économie de la radio. Pourquoi le livre blanc et pourquoi maintenant? Parce qu'on voit qu'il y a beaucoup d'autres évolutions. D'abord, on a d'autres modes de diffusion qui émergent, à commencer par la forte croissance de l'écoute sur Internet, écoute en IP, comme on dit dans notre jargon, pour Internet Protocol. Cette forte croissance se chiffre très facilement. Le rapport hertzien, écoute en IP, c'est du 80/20. On peut se dire que ça reste majoritairement hertzien, mais c'est 63% de progression d'écoute sur Internet en cinq ans. Donc forte croissance de l'IP. Forte croissance également de la couverture en DAB+, donc de la radio numérique terrestre. Depuis juin 2014 et les premières autorisations, il y a eu des coups d'accélérateur par vagues successives. En 2019, il y a eu le plan des noeuds et des arcs, et je salue la présence de Nicolas Curien parmi nous. Le lancement des multiplexes métropolitains, avec les grandes radios qui ont envoyé un signal à la totalité du secteur pour embarquer le DAB+. L'an dernier, on a eu les premières expérimentations en Outre-Mer, c'est très important pour nous, au titre de la continuité territoriale et de l'accès de tous aux nouvelles technologies et médias. Au moment où je vous parle, on a trois expérimentations, une en Martinique, deux à La Réunion. Et puis cette année, ces derniers mois, on a déployé plus de 250 émetteurs grâce à TDF et Towercast entre autres. Et aujourd'hui, on est à un taux de couverture de la population à 62,2%, très exactement. Vous voyez la couverture sur la petite carte qui apparaît sur la slide. On espère bien être à plus de 70% de couverture de la population en France métropolitaine concernant le DAB+ d'ici à la fin de l'année. Il y a des nouveaux terminaux, et donc ça c'est plutôt bien, ça permet un meilleur accès aux médias. Evidemment, les équipements dédiés à la radio, c'est plus de 90% des individus, c'est les supports multimédia: smartphones, beaucoup, tablettes, ordinateurs, enceintes connectées. Et les équipements en DAB+ à proprement parler sont aussi en hausse, une personne sur quatre interrogées dans le cadre de l'observatoire des équipements des foyers disent être équipées d'un équipement en DAB+, voire plus. Et les gens qui répondent qu'ils ont un équipement DAB le savent, et il y a des gens qui ne savent pas qu'ils sont équipés de DAB, et ne répondent donc pas. Donc c'est sûrement un taux à surpondérer. Et on a des usages en recomposition. D'un côté des audiences linéaires qui sont tendanciellement à la baisse, et là aussi on vous a mis les audiences cumulées par tranche d'âge sur les dix dernières années. Toutes les courbes sont plus ou moins à la baisse, mais à la baisse, et la courbe qui penche le plus fortement, les jeunes qui ont tendance à déserter l'écoute linéaire de la radio. Mais de l'autre côté, on voit aussi qu'il y a une forte progression des nouveaux usages, notamment de la consommation de contenus audio à la demande, 150 millions de podcasts écoutés ou téléchargés chaque mois par les Français, notamment les podcasts de rattrapage, des émissions de radio. Ce qui donne la capacité grâce à l'écoute à Internet de conquête ou reconquête d'auditeurs qui se sont éloignés du média radio. In fine, si on regarde sur la totalité de la consommation des usages audio, 52% des usages, c'est la radio linéaire, c'est quand même important, et les 5% de podcasts de rattrapage. On voit toute cette capacité entre écoute linéaire et l'écoute sur Internet. Alors dans ce contexte-là, on comprend bien que la radio va devoir s'adapter, chercher des voies et moyens pour assurer son succès pour les années à venir. La FM est plutôt en décroissance, c'est un son analogique qui est proposé aujourd'hui à des oreilles habituées au numérique, c'est une ergonomie où, aujourd'hui, quand on veut écouter la radio sur la bande FM, il faut connaître la bande FM de la radio qu'on veut écouter. Donc face à l'IP, il va falloir s'adapter. D'abord on pense qu'il faut rechercher la complémentarité entre la diffusion hertzienne terrestre et l'IP. L'IP, c'est très intéressant, c'est un moyen de développement pour la radio mais c'est aussi un mode d'écoute qui est à double tranchant. Imaginons qu'à la vitesse de progression de l'IP, demain, l'écoute sur Internet devienne majoritaire voire exclusive. D'abord ça présenterait un risque, à modérer évidemment, limité, pour les auditeurs qui de fait, se retrouveraient à écouter la radio de manière payante, car cela nécessiterait un abonnement Internet pour écouter la radio. C'est à relativiser car quasiment tout le monde a un abonnement Internet. Et puis c'est la fin de l'anonymisation. Quand vous écoutez de la radio en hertzien, personne ne sait que vous l'écoutez, mais sur Internet, avec l'IP, vous êtes connus par les cookies. C'est quand même une réalité. Mais c'est surtout un risque pour les éditeurs eux-mêmes. Aujourd'hui, les éditeurs discutent, ont des prestataires de diffusion, TDF, Towercast, qui sont là pour assurer la diffusion hertzienne. En IP, ce n'est plus du tout la même chose, là on a affaire à des intermédiaires, puissants, du numérique, que nous connaissons tous, qui s'interposent entre les radios et leurs auditeurs, et à terme peuvent leur imposer des conditions difficilement négociables et amendables. Je pense que c'est un sujet qu'on abordera tout à l'heure lors des débats. D'où la nécessité de maintenir un équilibre entre l'écoute hertzienne et l'écoute sur Internet, et pour cela de renouveler l'expérience des auditeurs en écoute hertzienne avec le DAB+. C'est pour ça que la radio numérique terrestre est au coeur de nos réflexions au sein du livre blanc. Le DAB+ parce que c'est une expérience qui permet pour les utilisateurs d'avoir, tout en ayant un poste de radio en voiture ou chez soi, avec simplement une antenne, de manière gratuite et anonyme, avoir un son de qualité numérique, une ergonomie où on n'a plus besoin de chercher la fréquence, on cherche la radio par son nom sur un petit écran. Il y a plus d'offres, et il n'y a plus de grésillement quand on change de fréquence, en voiture sur les longues distances, on garde un signal. Pour les éditeurs, c'est aussi des coûts de diffusion moins chers qu'en FM, et pour tous, c'est aussi une empreinte environnementale qui est moindre puisque le DAB+ consomme moins d'énergie que la FM, et bien moins que l'IP. A ce stade, j'insiste sur un point très important à nos yeux: ce n'est pas le DAB+ contre la FM. C'est vraiment quelque chose qu'il va falloir retirer définitivement de nos têtes. C'est le DAB+ au soutien de la diffusion hertzienne pour la souveraineté des radios. Si on se met dans une perspective de basculer la totalité du secteur en tout numérique IP et DAB+ avec une recherche à l'équilibre pour éviter aux radios de rester inscrites dans une double diffusion FM-DAB+, avec tous les inconvénients de la FM, il faut maîtriser les risques de transformation du modèle. Il faut s'assurer que ça va profiter à tous, que ce soit les auditeurs ou les radios. Donc maîtriser cette transformation du modèle, éditeurs, fabricants de récepteurs, distributeurs, et vis-à-vis des particuliers qui vont devoir s'équiper pour continuer d'écouter la radio. Ça pose des enjeux au niveau concurrentiel, entre les radios mais aussi vis-à-vis des acteurs du numérique, et sur l'égalité territoriale, car il faut arriver à ce que tout le monde puisse arriver à écouter la radio en DAB+ de manière satisfaisante. On a identifié cinq prérequis: couverture, notoriété, audience... Il faut une couverture DAB+ renforcée pour que tout le monde puisse la recevoir avec une offre correcte, il faut rapprocher la planification DAB+/FM, pour que les éditeurs aient le même type d'économie en DAB+ qu'en FM. Il faut renforcer la notoriété du DAB+ pour que les Français puissent s'en emparer, pour atteindre un niveau élevé d'équipement, et enfin d'atteindre une part d'audience minimale en numérique, pour que si on bascule la totalité du secteur en DAB+, évidemment que personne ne perde des auditeurs en route, ce qui serait assez catastrophique. Alors c'est là qu'une fois qu'on a fait tout ce constat et qu'on s'est dit ensemble ce vers quoi nous pensons, le livre blanc propose d'aller, il faut tracer une voie et chercher les moyens nécessaires pour que ça se passe bien. Et donc c'est là que le livre blanc propose une trajectoire pour une modernisation équilibrée de la radio. Quelle trajectoire? Nous vous proposons deux grandes phases avec une forme de calendrier, évidemment très souple, qui est surtout par grandes tranches. Une première phase qui commence maintenant, qui a déjà commencé d'une certaine manière, qui nous emmène jusqu'en 2027, c'est une phase de préparation, pendant laquelle on va proposer de faire beaucoup, beaucoup de choses, l'idée étant de préparer le secteur de la radio à cette bascule dans un univers tout numérique. Et puis une deuxième phase, à partir de 2028, une fois qu'on aura rempli toutes les conditions nécessaires, pour aller jusqu'en 2033 vers une phase de migration très opérationnelle, proactive, pour arriver on l'espère en 2033 à une bascule totale. C'est-à-dire que vous notez au passage qu'on propose une cible pour atterrir à une bascule totale du secteur de la radio en tout DAB et IP. Et donc de fait, à une extinction de la FM, et vous verrez que ce n'est pas le sujet central, mais important car il est connexe à cette bascule. C'est une date cible. On ne dit pas qu'on va arrêter la FM à telle date, tel jour, telle heure. Ça, on n'en est plus du tout là. On propose une progression et un chemin pour y arriver. On a identifié quatre fondements pour un plan d'action. D'abord, un diagnostic, il faut un diagnostic permanent, c'est-à-dire qu'il faut une sorte d'audit permanent de ce qu'on va faire pour arriver là où on veut arriver, pour analyser en permanence quelles sont les forces et faiblesses des mesures qu'on met en place pour éventuellement rectifier le tir tous ensemble, pour être sûr que ça se passe bien. Il faut une progressivité, encore une fois, il n'y aura pas de décision qui viendra d'en haut où on dira: on arrête, non, on va travailler progressivement pour arriver là où on veut arriver. Une co-responsabilité, je vais y revenir longuement, c'est extrêmement important. Ce n'est plus l'ARCOM qui décide toute seule, ce qui était le cas jusqu'à présent, parce que le point central, c'était la couverture DAB, mais on l'a vu, l'ARCOM prend sa part, elle n'est pas la seule. Ce n'est pas non plus l'exécutif, le gouvernement, qui décide tout seul. Ce ne sont pas non plus les acteurs du secteur qui décident tous seuls. C'est tout le monde autour d'une table qui doit, en co-responsabilité et coconstruction, prendre les bonnes décisions. Et il faut poser des ambitions. Des ambitions réalistes, mais des ambitions pour être dans une véritable dynamique, pour atteindre les objectifs. Alors, d'abord, je vais détailler la phase de préparation, qui est un point extrêmement important et assez dense. Je vais essayer de passer assez rapidement dessus, mais il y a quand même quelques points importants. D'abord, on pense qu'il faut créer un environnement à tous points de vue, économique, réglementaire, législatif, un environnement qui soit favorable au secteur de la radio pour qu'il puisse s'appuyer dessus pour aller chercher la dynamique nécessaire pour cette transformation numérique. Et ça commence par des éléments où on a entendu beaucoup les acteurs de la radio, notamment lors des auditions et des contributions écrites, faire remonter des demandes qui leur paraissent extrêmement importantes pour garantir leur bonne santé. Principalement, pour essayer d'arraser l'asymétrie existante réglementaire, entre les radios et les concurrents numériques qui ne sont pas soumis à certaines obligations, par exemple, rendre la publicité radiophonique plus attractive, notamment avec les mentions légales, on voit que les acteurs veulent avancer enfin pour faciliter l'exploitation des marchés publicitaires dans des bonnes conditions, pour les auditeurs et pour les radios. C'est adapter la régulation des quotas de chansons francophones en radio, au nouveau paysage audio, parce que là aussi, il y a une asymétrie par rapport aux plateformes de streaming. On n'est pas en train de dire ce qu'il faut faire, on est en train de dire qu'il y a une véritable demande de la part des acteurs de la radio d'ouvrir ce débat et d'avancer avec le législateur et évidemment, avec le régulateur. L'ARCOM a déjà pris sa part. Je rappelle qu'on a déjà bien avancé sur le sujet, mais on pense qu'il y a encore peut-être des choses à faire. Il y a eu des couches sédimentaires en matière de réglementation, de quotas de chansons francophones qui font qu'on voit que ça devient difficilement applicable, sans remettre en cause le principe de quotas, qui ont montré toute leur utilité pour défendre notamment l'exception culturelle. C'est moderniser le statut de distributeur, par exemple, aujourd'hui, il y a beaucoup de radios qui se voient reprises à la hussarde par des agrégateurs sur internet, qui ne demandent aucune autorisation pour ça, qui ne paient aucun droit par rapport au signal ou par rapport à la création de contenu radiophonique, et qui peuvent se le permettre parce qu'ils sont dans un trou législatif. C'est-à-dire qu'ils ne rentrent pas dans la définition de ce qu'est un distributeur. Peut-être qu'il faut revoir cela pour donner un statut du distributeur qui permettrait de créer des droits pour les acteurs de la radio sur le numérique. Et puis, quatrième exemple, ajuster les règles anti-concentration sectorielle au paysage, tout en conservant le pluralisme. Le paysage de l'audio est profondément modifié par le numérique. La migration numérique de la diffusion hertzienne peut renforcer les dynamiques de concentration déjà à l'oeuvre. Et on le voit à bas bruit, ça existe réellement, beaucoup de radios, parce que son dirigeant arrive à un âge où il veut passer la main, ne trouve pas de repreneur. Et là, effectivement, des groupes plus solides en radio, capables de faire fonctionner ces radios vont reprendre ces radios pour leur éviter de disparaître. Donc, ça peut être vertueux. Cela peut être favorable au point de vue économique sans remettre en cause le pluralisme. Le livre blanc pense que c'est un chantier à ouvrir. Ensuite, nous pensons qu'il faut évidemment... Je passe très vite sur le fait de mesurer régulièrement les évolutions en cours, car on ne peut avancer qu'avec des indicateurs fiables en matière de notoriété du DAB, en matière d'audience, par mode de diffusion, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand Médiamétrie demande: qu'est-ce que vous écoutez comme radio? Il va répondre, mais il ne sait pas s'il écoute en FM, en DAB+. Donc, c'est quelque chose de très important, le mode de diffusion, on le verra tout à l'heure avec un représentant de Médiamétrie avec la mesure automatique et autoportée. Et mesurer les coûts de diffusion des radios, car on n'a pas véritablement de chiffres à grande masse. Il y a à peu près autant de coûts de diffusion et de contrats de diffusion qu'il y a de radios et on doit pouvoir se faire une idée sur ces évolutions. Toujours dans la phase de préparation, on pense qu'il faut orienter les moyens sur l'amélioration de la couverture du DAB+. Là, c'est l'ARCOM qui s'adresse des recommandations à elle-même, si j'ose dire. Avec un premier point: nous pensons qu'à l'issue de la feuille de route en cours jusqu'à 2026, qu'il faut mettre fin à la recherche de nouvelles fréquences hertziennes. Il n'y en a plus, ça revient à chercher une aiguille dans une meule de foin, de déployer des moyens considérables, qui ne sont pas à la hauteur des effets obtenus. Et par rapport à la logique qui est désormais la nôtre de s'orienter vers une bascule de la totalité du secteur en tout DAB, il vaut mieux que les moyens de l'ARCOM, qui ne sont pas infinis, soient concentrés plutôt sur le DAB+. Un deuxième point, qui a fait beaucoup parler les acteurs avec lesquels nous avons échangé en amont de cette présentation, l'ARCOM pense qu'il faut une loi pour autoriser l'ARCOM à, le cas échéant, geler les fréquences FM restituées lors de passage en tout DAB+. Cela peut paraître très vertigineux pour les radios, on le comprend, qui vivent du modèle FM et qui en ont vécu ces quarante dernières années. Aujourd'hui, la loi oblige l'ARCOM à remettre en appel à candidature les fréquences restituées, quelle qu'en soit la raison. Imaginons que demain, une radio arrivée à maturité sur le DAB+ restitue sa ou ses fréquences, et pour éviter évidemment de continuer en double diffusion. L'ARCOM est tenue de remettre ces fréquences en appel, permettant ainsi, potentiellement, à une autre radio de venir faire concurrence à cette radio sur son propre terrain. Donc, la possibilité de geler permettrait d'empêcher la création d'une sorte de ligue 2 de la radio qui viendrait concurrencer les radios de la ligue 1. Cela éviter aux radios d'avoir peur de se faire concurrencer. C'est un point extrêmement important pour nous. Une loi à discuter, penser, dans la phase de préparation, pour être mise en oeuvre dans la phase de migration. Ensuite, nous prônons une simplification des règles pour accéder au DAB+. Aujourd'hui, on a des radios qui souhaitent de changer de multiplex, d'allotissement, pour cela, il faut restituer la place qu'elles occupent et repassent par les fourches caudines. Cela demande du travail en plus, et c'est une simplification qu'on pourrait obtenir. Il faut une allègement de la couche local, c'est un point sur lequel nous avons beaucoup échangé avec les radios impliquées dans le DAB+ ces dernières années, parce que les allotissements, notamment locaux, ne correspondent pas forcément à la couverture FM actuelle. Ce qui impacte toutes les radios, que ce soit des catégories A, B ou C, d'exploiter les marchés publicitaires DAB+ comme elles le font en FM. Nous pensons qu'il faudra revoir les allotissements existants, tout en travaillant de manière harmonieuse avec les acteurs du secteur sur les allotissements à venir, pour faire en sorte que le DAB+ corresponde à la couverture FM, pas seulement en nombre de personnes couvertes, d'auditeurs potentiellement couverts, mais corresponde à des zones qui sont actuellement les zones de la FM. Il faudra identifier les zones blanches, qui ne seraient pas les mêmes que la FM, ce serait un comble. Et pour finir, évidemment, tirer les conclusions des expérimentations Outre-Mer auxquelles, évidemment, nous sommes particulièrement attachés. Toujours dans cette phase de préparation, là aussi, c'est un point très important, nous pensons qu'il faut qu'il y ait un pilote de la transition qui ne soit pas seulement l'ARCOM, qui ne soit pas seulement le gouvernement, qui soit surtout les acteurs du secteur, partout en Europe où le DAB+ se déploie, tout le monde se met autour de la table, les acteurs, l'exécutif, le régulateur, les diffuseurs, constructeurs, pour tracer ensemble la voie. Il y a partout des comités de pilotage, nous voulons qu'il y ait exactement le même type de comité de pilotage, nous pensons qu'il faut qu'il se mette en place dès à présent. Et nous pensons que l'association Ensemble pour le DAB+, qui est née pour assurer la promotion du DAB, peut être une très bonne structure, en élargissant la composition, l'objet, au-delà de la notoriété et de la promotion, de renforcer les moyens humains, et d'augmenter ses ressources propres. Enfin, évidemment, il faut promouvoir l'équipement et l'écoute en DAB+ avec un plan marketing pour les consommateurs et les distributeurs. Les distributeurs, c'est un point important, on a fait quatre points cette année avec les distributeurs, les constructeurs, c'était des réunions assez importantes et intéressantes car eux aussi sont évidemment concernés car c'est eux qui vont vendre les appareils pour que les gens puissent écouter le DAB+. Vous voyez que cette phase 2024-27 est extrêmement riche, où nous mettons beaucoup de propositions sur la table et beaucoup d'actions qui nous semblent très importantes à mener. Une fois qu'on aura fait tout ça, on pourra rentrer dans la phase de migration. La phase opérationnelle. Celle qui va de 2028 à 2033. On se fixe des objectifs. Je disais qu'il nous faut des curseurs, se dire à partir de quand on peut véritablement se lancer. On pense que pour avoir regardé comment ça s'est passé dans les autres pays européens, qu'il faut un taux d'équipement, de récepteurs, de 70% avant 2033. Et un minimum d'audience numérique, et quand je dis numérique, c'est DAB+ et IP, de 50% là aussi avant 2033. C'est comme ça que ça s'est passé dans les autres pays, à partir de là que les acteurs se sont dit: on peut se mettre dans une bascule au tout DAB. Ça peut ne pas paraît beaucoup, mais 50% d'audience numérique, ça veut dire que plus d'un auditeur sur deux n'écoute plus la FM. Il faut se mettre dans une dynamique proactive pour embarquer les 50 autres pourcents. Pour ça, il faut des moyens. Et c'est là que le livre blanc préconise des dispositifs publics d'aide à la transition dans cette phase de migration, à partir potentiellement de 2028. Nous pensons qu'une aide budgétaire de l'Etat à la double diffusion peut être importante pour soutenir le secteur à ce stade. A condition que cette aide soit temporaire, dégressive et sous conditions. J'insiste sur ces trois points, parce qu'il n'est pas question non plus, évidemment, qu'une aide de l'Etat à la double diffusion, incite à rester dans la double diffusion en la faisant financer par l'Etat. Non. C'est une aide qui doit permettre justement d'aller vers cette bascule en soutenant le secteur. La nouvelle planification en DAB+, je ne reviens pas dessus, c'est là que ça doit véritablement aboutir. Et enfin, il faut une résorption des zones blanches avec sans doute une aide aux communes similaire à celle pour la TNT, avec une possibilité d'installer des pylônes dans des zones où les acteurs privés ne veulent pas investir parce que c'est trop cher par rapport aux audiences escomptées. C'est ainsi que nous espérons arriver en 2033 à une bascule, sachant que, bien évidemment, je reviens là-dessus, tout cela est à discuter entre les acteurs du secteur, évidemment. Alors, on arrive à la fin de cette présentation, avec la question à mille euros, comme on dit sur une antenne du service public: faut-il éteindre la FM? Selon quel calendrier? Avant 2033, en 2033, après 2033? A titre personnel, vous avez compris, c'est ce que défend le livre blanc, oui, il nous paraît indispensable d'éteindre la FM, ne serait-ce que pour éviter cet effet de ligue 2 dont je parlais tout à l'heure. Et parce que c'est dans l'intérêt des éditeurs qui se retrouveraient à n'avoir que des coûts de diffusion en DAB+, et dans l'intérêt du consommateur. S'il y a bien un point de consensus, c'est que tout le monde estime qu'il est prématuré de fixer une date d'extinction de la FM à ce stade. C'est pour ça qu'on estime une cible à 2033, il restera à en discuter. Après, combien de temps ça va prendre? Un certain temps, en espérant que ce sera 2033. Il faut une approche pragmatique, en tenant compte de l'équipement, des usages, de l'audience. Mais avoir une approche progressive, c'est un point important, ça ne veut pas dire aller lentement. Plus ça ira vite, mieux ce sera. Avant 2033, ce serait parfait, 2033, très bien, après 2033, il ne faut pas perdre de vue que chaque année qui va passer va profiter à la montée en charge de l'écoute en IP avec toutes les conséquences que nous avons évoquées, sans compter les difficultés spécifiques des radios qui sont en DAB exclusif, et qui ont besoin, absolument, de voir l'économie du DAB se déployer pour pouvoir, à leur tour, avoir un modèle économique pérenne. Encore une fois, en conclusion, ce n'est pas le DAB contre la FM, c'est le DAB pour préserver l'écoute hertzienne et maintenir un équilibre nécessaire avec l'écoute en IP. Enfin, extinction totale ou partielle, c'est l'avenir qui le dira, il y a la possibilité de poches résiduelles, j'insiste sur ce terme, résiduelles, quand il n'y aura pas de solution technique. On parle beaucoup de la Norvège, où on a basculé en DAB+, il reste des poches résiduelles dans certains endroits où ce n'était pas possible de faire autrement. Et ça doit rester l'exception, dans l'intérêt des éditeurs et auditeurs. Il faut passer de dynamiques individuelles, chacun dans son couloir de nage, à une dynamique collective de coconstruction, un point extrêmement important, de la transition vers le DAB et de l'extinction de la FM, dans l'intérêt de tous, éditeurs et auditeurs. Arrivé à ce stade, j'ai terminé avec la présentation du livre blanc, que j'étais extrêmement fier de vous présenter, je vais vous soumettre à une frustration, qui sera très vite comblée, sans transition, comme on dit dans mon ancien métier, nous allons passer au premier débat. Pour les questions que vous avez certainement, on va attendre un petit peu parce que je pense qu'il va y avoir des éléments lors des débats qui vont répondre aux questions que vous vous posez, ou des réflexions que vous voulez faire que vous entendrez de la part des débattants. Et les débats, comme l'an dernier, c'est le même format, on les a voulus, on les veut très interactifs, c'est-à-dire que vous, dans la salle, vous pourrez poser vos questions et apporter vos réflexions. Je vous propose sans attendre de passer à la partie débat et à la première table ronde.

    - Merci. Une première table ronde sur le thème: Quelles évolutions dans la diffusion et l'écoute de la radio? J'appelle à me rejoindre Basma Bonnefoy, la directrice générale adjointe du pôle radio du Groupe M6. Pierre Boucard, directeur de SUN, radio associative. Cécile Chambaudrie, qui est la présidente de NRJ Global, et qui est également la représentante du RadioPlayer, Jean-Paul Dietsch, directeur général adjoint de l'ACPM, et Justine Gheeraert, responsable des partenariats stratégiques à la direction du numérique de Radio France. Alors merci à tous les cinq de participer à ce débat, d'avoir répondu favorablement à cette invitation. On va débriefer, d'une certaine manière, tout ce qu'on vient d'entendre dans la présentation du livre blanc de la radio, son contenu et ses propositions. Peut-être revenir déjà sur l'état des lieux et l'état du secteur de la radio dans son nouvel environnement numérique. J'ai envie de me tourner en premier lieu vers Jean-Paul Dietsch, DGA de l'ACPM, qu'on ne présente plus, ou peut-être rappeler ce qu'est l'ACPM.

    - C'est l'ex-OJD qui depuis plus de cent ans contrôle la presse et s'est lancée sur le contrôle de la diffusion des médias...

    - Sur le numérique, effectivement. On le voyait tout à l'heure, l'écoute IP et les usages en IP progressent très vite, pour le linéaire et l'écoute à la demande. L'écoute IP, en progression de 63% depuis cinq ans, avec les podcasts de rattrapage qui en représentent 5%. Le digital, ce sont des risques, mais c'est aussi un facteur de progrès pour les auditeurs et acteurs de la radio. Est-ce que c'est ce que vous constatez dans les analyses que vous faites?

    - Alors on est neutre, car on est un organisme de contrôle, on est là pour contrôler les chiffres de diffusion, mais la genèse, par rapport au streaming, c'est ça, c'est des acteurs radios qui sont venus taper à la porte de l'ACPM, l'OJD à l'époque, pour valoriser un type de diffusion, IP, streaming, qu'on appelle via Internet, puisque, avec deux missions essentielles, deux attentes essentielles: valoriser publicitairement cette diffusion, puisqu'on sait que le digital a ouvert des nouvelles formes et formats de publicité. On parle de pre-roll, ce genre de format. Donc il est important pour le marché publicitaire, et on doit avoir des chiffres contrôlés, certifiés, intègres de cette diffusion pour valoriser la publicité, pour donner les clés de répartition financière. Mais aussi pour faire valoir un mode de diffusion qui paraît un peu nébuleux au départ, car comme vous l'avez dit tout à l'heure, c'est le Web, c'est vaste, il y a beaucoup d'acteurs, on peut repiquer des flux, faire beaucoup de choses, donc il est important d'avoir une régulation, au même titre que plein d'autres médias et sur plein d'autres thématiques. Là, c'est sur la diffusion, pour valoriser cette diffusion, il est toujours plus simple de communiquer des chiffres mesurés et certifiés par un tiers quand c'est possible de le faire.

    - Vous pensez imaginable que le secteur de la radio arrive à gratter un peu plus de marché publicitaire sur le numérique que ce qu'est le cas aujourd'hui?

    - Bien évidemment je le souhaite et on est là pour soutenir les médias. On est là depuis 100 ans pour la presse, et on le fait pour le digital. Un mot sur les utilisateurs, car là on a parlé des producteurs et éditeurs, mais sur les consommateurs, les auditeurs eux-mêmes, effectivement, on sait qu'aujourd'hui, le téléphone est certainement l'outil principal de nos vies, c'est celui qu'on a toujours sur soi, ça dépasse donc très largement tous les terminaux des médias qui existent, et c'est aujourd'hui la façon de consommer la plus forte, on y passe des heures, il y a de très bonnes études de Médiamétrie pour dire combien de temps on y passe. Donc je pense que ça reste en progression. On vient de communiquer un bilan T1 2024 qui est lui-même encore en progression, des progressions à 2 chiffres de cette diffusion.

    - Basma Bonnefoy, vous êtes DGA du pôle radio du Groupe M6, c'est RTL, RTL2, Fun. On vient de voir la progression de l'écoute en IP. Il y a aussi des écueils, à commencer par une gestion harmonieuse de l'hyperdistribution. La radio doit à la fois être partout, mais en même temps ça présente des risques. Comment être partout sans abraser ses marques? Et comment garder des auditeurs au sein d'une offre pléthorique? C'est quoi les enjeux? Quelle est la bonne balance entre hertzien et IP?

    - Effectivement, vous avez l'avez dit dans la restitution du livre blanc, aujourd'hui, la radio fait face à différentes évolutions: l'évolution technologique avec l'hybridation IP, DAB+, FM. Une évolution de la consommation directe en replay, vous en avez parlé, même si le replay représente 6%, il ne compense pas la baisse de l'audience globale linéaire. Il y a la multiplication des supports de diffusion, et on le disait tout à l'heure, support qui a accompagné la croissance de la consommation digitale, ça représente 20%. Aujourd'hui, cette consommation digitale est importante. Elle ne représente néanmoins que 5% des revenus publicitaires. 41 millions sont consacrés au digital des radios, avec la moitié partagée entre les radios privées et les radios publiques.

    - En proportion, c'est beaucoup d'audience mais assez peu de chiffres.

    - C'est assez peu de chiffres. Il faut quand même investir ces terrains-là, parce que, vous en avez parlé, l'audience chez les jeunes est en décroissance depuis de nombreuses années. Le streaming audio, notamment l'audio musical, est en forte augmentation avec un bond qui représente aujourd'hui dans le volume d'écoute globale 24%, +3 points là où la radio s'est stabilisée en un an. Ça veut dire que c'est des terrains sur lesquels il faut qu'on aille pour recruter des jeunes. Ça passe donc aussi par les réseaux sociaux, amener à l'audio les jeunes via de la vidéo captée de nos émissions. Ça veut dire aussi amener les jeunes vers nos radios musicales, et vous en avez parlé, avec un assouplissement des règles sur les quotas francophones notamment, car on voit que depuis 2016, il y a eu une chute de l'agrégat des radios musicales. Et puis amener la radio numérique dans le véhicule via le DAB+, et ça c'est un enjeu majeur pour l'ensemble des radios.

    - Via le DAB+ et surtout pas via...

    - Via des équipements automobiles qui vont faire passer la radio en second plan.

    - Est-ce que vous êtes capables de mesurer des résultats en termes d'embarquement des jeunes via les réseaux sociaux vers un retour sur la radio? Ou ça reste une nécessité car il faut le faire mais on n'est pas capable de le mesurer?

    - Alors être capable de le mesurer de manière précise et certaine avec des mesures d'audience qui ne sont pas les mêmes selon les environnements, c'est un peu compliqué de vous l'assurer. En revanche, on voit des phénomènes, quand on va chercher des incarnants avec une puissance digitale forte qui vont découvrir le produit sur le digital et qui vont en faire une habitude d'écoute, avec des pics dans nos audiences à certains moments, ça on le constate aujourd'hui. Après, la mesure exacte, ça c'est un sujet de mesure qu'il faut hybrider également pour pouvoir avoir une vision un peu plus globale et avoir un pilotage un peu plus transversal.

    - Merci. Justine Gheeraert, vous, vous êtes la responsable des partenariats stratégiques à la direction numérique de Radio France. Alors Radio France, on le sait, est très, très investie dans le numérique, massivement et depuis plusieurs années maintenant. On sait que la question de l'hyperdistribution que j'évoquais avec Basma il y a un instant, c'est un sujet assez sensible chez vous. Vous avez beau être vraiment un acteur extrêmement puissant et structurant du secteur de la radio, ça se passe comment les relations? Je parlais des risques d'intermédiation liée à l'IP, on est face à des acteurs du numérique très puissants, comment ça se passe, même quand on s'appelle Radio France?

    - Ce n'est pas toujours évident. Même si on peut peser assez lourd sur le marché français, en fait on négocie avec des acteurs qui sont des poids lourds à un niveau mondial. Et au final, le rapport de force, il est quand même déséquilibré, et en faveur de ces géants. Après, il y a certains contextes de négociation qui sont un peu différents. Quand on a un acteur, même mondial, qui cherche à se lancer par exemple sur le marché du podcast, on sait qu'il a besoin du catalogue de Radio France pour exister et pour avoir un service qui va être viable, consistant sur le marché. Donc dans ce type de circonstances, on peut avoir un pouvoir de négociation un peu plus important que dans d'autres circonstances. Après, ce sont des négociations qui peuvent prendre beaucoup de temps. Du côté de Radio France, on se dit qu'on ne va pas forcément se mettre la pression pour que nos podcasts soient présents dès le lancement d'un nouveau service en France. On se dit que c'est beaucoup plus important de négocier un contrat qu'on va juger équilibré, et on arrivera quand on arrivera sur ce service. Donc ce n'est pas simple, parfois on peut mettre 18 mois, deux ans à négocier un partenariat. Et c'est difficile aussi parce que ces géants du numérique ont aussi des roadmaps produits qui évoluent très vite. Parfois, ça peut être leur grande priorité, puis d'un coup, ça change. La nature du partenariat en elle-même peut évoluer, donc c'est une constante adaptation. Il faut tout le temps être en veille, regarder où vont les usages. Ça demande aussi un gros effort de ne juste pas se dire ce qu'on va distribuer en externe, mais se dire ce que ces auditeurs cherchent sur ces plateformes. On ne peut se mettre des œillères et ne pas regarder ce qui se passe en termes d'usage. Donc c'est toujours retravailler nos collections de podcasts originaux, essayer aussi parfois l'hybridation, quand il peut y avoir potentiellement un support visuel qui peut exister sur des plateformes comme YouTube ou Spotify. On a des équipes éditoriales, même si elles font de la radio depuis longtemps, qui sont très motivées, ont une capacité d'adaptation pour s'adapter à ces nouveaux codes et créer un nouveau type d'interaction avec nos publics.

    - On avait parlé l'année dernière ici même de l'importance de la plateforme Radio France. Elle n'a pas été créée pour avoir la plateforme propriétaire et renoncer à l'hyperdistribution, mais en tout cas pour équilibrer les choses, entre autres. Au bout d'un an de fonctionnement, quelles sont les conclusions sur ce sujet-là que vous en sortez, que vous en tirez par rapport à l'équilibre entre justement être maître chez soi avec sa plateforme propriétaire, et malgré tout cultiver une présence chez les autres?

    - Alors on est toujours mieux chez soi, et la ligne stratégique, ça reste la même. Aujourd'hui, on investit beaucoup de ressources sur cette plateforme Radio France, parce qu'on est vraiment convaincu que c'est en étant en lien direct avec nos auditeurs qu'on peut le mieux remplir notre mission, notre mission de service public. Quand on est intermédié, on n'est pas en lien direct avec nos auditeurs, on est soumis à des logiques algorithmiques obscures, donc on n'a aucune garantie que nos programmes vont être visibles des utilisateurs de ces plateformes, et on n'est pas garanti d'avoir des données d'usage. Car ils se positionnent en gatekeepers. Et il y a des questions aussi d'attribution à nos marques. Certaines plateformes ne vont pas forcément très bien mettre en avant nos marques, nos chaînes. Un gros risque est qu'un auditeur de Spotify se dise que le podcast Les Odyssées, c'est Spotify qui le fait. Donc les meilleures conditions, c'est quand l'auditeur est chez nous.

    - Cécile Chambaudrie, vous êtes présidente d'NRJ Global et représentante ce matin de RadioPlayer France, les radios françaises qui se sont mises ensemble pour faire leur propre agrégateur. NRJ est très attachée à la diffusion hertzienne mais vigoureusement engagée dans la diffusion numérique. Le RadioPlayer, je parlais du statut de distributeur, avec des acteurs qui récupèrent des signaux, et le RadioPlayer, c'est un moyen d'être chez soi? C'est mieux maîtriser? Qu'est-ce que vous avez comme retours? Et qu'est-ce que vous avez comme accord, en matière de diffusion et distribution?

     

    Je ne suis pas sûr que votre micro marche, prenez le micro d'à côté.

    - Je rebondis sur votre conclusion qui était collectif et coconstruction. RadioPlayer, c'est exactement ça. Et effectivement, l'idée, ça a été, en parallèle des stratégies développées par tous les éditeurs, d'avoir une solution qui soit une solution collective qui nous permette de reprendre la souveraineté sur nos flux. Alors l'initiative, elle est née au Royaume-Uni en 2010-2011 . Au niveau marché français, on est monté en 2021 avec l'association de six groupes de radio fondateurs. Et aujourd'hui, RadioPlayer, c'est 252 radios à bord, mais également 930 podcasts... 932 radios et 850 000 podcasts, donc avec toute l'offre que nous présentons. Ce qui est important pour nous, c'est que ça appartient à un réseau, et ce réseau est international. Il y a un an, c'était 14 pays, aujourd'hui c'est 23 pays. Et je vais rebondir sur ce que disait Justine, ce qui nous donne la capacité de pouvoir négocier avec les grands acteurs mondiaux, sinon on n'a pas de voix au chapitre. Ce que ça nous a déjà permis de faire, c'est négocier avec Amazon. Depuis trois mois, nous avons également un contrat qui est actif avec Google, et ça c'est une grande victoire parce que c'était TuneIn qui jusqu'à présent qui était présent, qui est un agrégateur qui reprend l'ensemble de nos flux. Donc là, on reprend la main. Et il y a un sujet essentiel, la voiture, c'est un lieu extrêmement important pour le média radio, et ça a permis déjà de négocier des contrats avec des constructeurs européens. Donc le plus gros contrat est avec le groupe Volkswagen, avec sa filière logicielle. Et ça nous permet depuis janvier 2024 d'avoir la radio hybride embarquée, RadioPlayer, dans tous les modèles des marques du groupe Volkswagen.

    - Visible, en page d'accueil...

    - Exactement. Et donc là c'est nous qui avons directement nos flux et c'est très important puisque, quelque part, on a empêché un acteur du type TuneIn de venir nous court-circuiter. Là, c'est la radio hybride, FM, DAB+ et IP, donc ça va choisir le meilleur mode de diffusion pour les auditeurs. Donc sans couture. Et nous, ce qui est intéressant, c'est que ça nous donne une voie de retour. Et ça permet d'avoir des data et du coup ces data, ça nous permet de mieux appréhender finalement la consommation, si j'ose dire, de nos éditeurs et de pouvoir ensuite personnaliser leur expérience. C'est des choses intéressantes, et il y a d'autres deals en cours, il y a un contrat signé avec le groupe Renault et Stellantis pour de la radio hybride, il y a des actions en cours avec BMW-Mini. Et avec RadioPlayer, worldwide, un travail est en cours pour se développer aux Etats-Unis mais également dans les pays d'Asie qui sont très importants, comme la Corée, la Thaïlande, la Malaisie, où il y a beaucoup de constructeurs qui nous intéressent d'un point de vue audiovisuel.

    - C'est important d'avoir des accords avec des constructeurs automobiles parce que le RadioPlayer est surtout écouté en voiture?

    - Pas que, mais c'est surtout qu'on sait que 50% de l'écoute radio se fait hors domicile, et notamment dans les voitures. Donc c'est important d'avoir cette maîtrise de nos flux, dans une logique de souveraineté. Et sur la partie digitale pure, ce qui est important, c'est le smartphone, 60% de l'écoute digitale sur smartphone, donc avec les applis iOS, Android, et puis il y a les enceintes connectées derrière, et là c'est Amazon, et puis cet accord qui, ça y est, est signé avec Google, et l'implémentation pour ceux qui ont des enceintes Google, l'implémentation va commencer. C'est un petit peu long. Pour la petite histoire, ils font zone linguistique par zone linguistique. Donc c'est les Allemands qui vont être les premiers présents sur Google, mais on arrive juste derrière, donc c'est le plan de déploiement en cours.

    - Finalement, peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, il faut que les gens aient accès. D'où l'importance du radioplayer dans les automobiles.

    - Exactement, l'idée, c'est qu'ils aient la meilleure diffusion possible, et pour nous tous, groupes de radio, c'est l'accessibilité de nos flux et de l'ensemble de notre offre. Parce qu'il y a nos radios, mais il y a également tous les déploiements dont Bisma et Justine ont parlé, qui sont très importants car ils permettent d'aller chercher d'autres typologies d'auditeurs qui vont nous découvrir à travers nos podcasts ou webradios. C'est une combinaison globale et ça vient en parallèle des stratégies des différents groupes.

    - Merci, on vient de donner la parole à des représentants de grands groupes, de radios qui ont évidemment une certaine puissance économique et qui viennent de nous expliquer que ce n'est pas si facile que ça d'évoluer dans ce nouvel univers tout numérique, si j'ose dire. Pierre Boucard, vous dirigez une radio associative, évidemment, ce n'est pas du tout le même modèle économique, la même taille ou la même puissance économique que les interlocutrices à qui on vient de donner la parole, pour autant, vous allez nous le dire tout de suite, vous êtes quand même très, très actifs quant à votre présence sur le numérique, comment est-ce qu'on fait quand on est une radio associative pour arriver à exister dans cet univers-là?

    C'est quoi l'enjeu?

    - Juste pour rebondir sur les difficultés de Radio France ou du groupe NRJ à se positionner face à de gros acteurs, les radios associatives ont encore plus de difficulté. Et dans le contexte actuel, la seule solution est de fonctionner ensemble, en fait, on a... Je pense, on a une vraie question à se poser sur la visibilité qu'on donne aux radios associatives, autant, historiquement sur la FM, les radios associatives avaient en gros 25% de la ressource sur le support analogique, sur le numérique, en DAB+, on constate une baisse de cette visibilité puisque 6% des sites de diffusion DAB+ incluent des radios associatives contre 12% en FM.

    - Je vous coupe la parole, vous savez que l'ARCOM conteste totalement ces chiffres. J'en ai fait encore la démonstration à Narbonne il y a une dizaine de jours, nous contestons ces chiffres, on est à 25% sur la FM et 23 ou 24% sur le DAB+, et en nombre de radios et en nombre de fréquences. Je tenais à le dire quand même, pardon!

    - En fait, il faut qu'on utilise les bons critères, en tout cas, de notre côté, on constate qu'il y a un certain nombre de radios en zone rurale qui sont aujourd'hui exclues du DAB+, et surtout, pour rebondir sur la dimension numérique, je pense que la question, qui n'apparaît pas dans le rapport, c'est la visibilité qu'on donne aux radios associatives sur les agrégateurs, y compris sur celui dont on vient de parler, Radioplayer, où, quand on ouvre Radioplayer, il n'y a aucune radio associative mise en avant. Effectivement, ça a pris un petit peu de retard, mais il faut prendre conscience qu'on ne peut pas avoir de discours en disant que toutes les catégories sont représentées et importantes, si, quand on arrive sur le secteur numérique, les radios associatives sont un peu laissées devant des situations compliquées parce qu'elles ne peuvent pas s'imposer, donc, il y a aussi un rôle que doit jouer le régulateur par rapport à cette visibilité. Pour revenir sur ces 25%, la visibilité sur le paysage analogique, je pense qu'il faut projeter cette visibilité des 25% dans l'univers numérique. Après, en DAB+, en IP, c'est à discuter, mais c'est un travail à effectuer pour pouvoir rassurer les radios qui sont volontaires, car les radios associatives ont toujours été volontaires sur le DAB+, elles ont même fait les premières expérimentations il y a près de 15 ans, ont créé une association, Digital radio, une des premières associations pour promouvoir le DAB+, donc, elles ont à coeur d'être sur le numérique, de respecter des acteurs, des catégories de radios. Et c'est là où je pense qu'il peut y avoir des initiatives qui sont prises par les radios, et des bonnes choses de faites aussi sur le territoire, mais elles ne peuvent pas le faire seules.

    - Il y a la visibilité et l'exposition du média, qui... On comprend dans votre propos que de manière générale sur le numérique, c'est encore plus compliqué que sur le hertzien. Et ce d'autant que ça accélère, d'une certaine manière, la désaffection des jeunes pour la radio. Comment on fait pour les radios associatives? Est-ce qu'il faut réinventer le modèle? Comment est-ce qu'on s'adresse aux jeunes pour essayer de les garder ou de les faire revenir vers le média dans ce nouvel environnement?

    - Il faut occuper du terrain, par les plateformes de streaming. La radio doit aussi s'élargir, on a le modèle avec la télévision, qui vient proposer des plateformes concurrentes de Netflix, il faut que les radios se positionnent, elles sont allées plus loin en développant des univers autour des webradios, elles doivent aller sur les plate-bandes de leurs concurrents directs. Il ne faut pas être que spectateur de ces initiatives, voir comment on peut avoir des alternatives. Il faut bouger, prendre des risques, investir pour l'avenir. On ne peut pas rester figés en espérant que freiner les technologies nous permette de nous maintenir. Il faut effectivement se requestionner sur nos contenus, sur les programmations...

    - Vous faites des podcasts?

    - On fait du podcast, du podcast natif. C'est un vrai sujet qu'on aborde entre radios associatives, est-ce qu'un bénévole qui vient frapper à notre porte, qui veut faire du podcast natif, est-ce qu'on l'intègre dans une radio qui fait du flux? La réponse est naturelle, c'est oui, peut-être que demain, il viendra apporter du contenu pour faire du flux, et il y a des gens qui cherchent à avoir de la visibilité pour leurs podcasts. Parce que c'est très compliqué à valoriser.

    - Le moment tant attendu, on va enfin lever la frustration, parce qu'on a fait un tour de nos interlocuteurs. Je me tournerais bien, là, maintenant, à ce stade, vers la salle pour recueillir éventuellement les réflexions ou prendre quelques questions à destination de nos invités et éventuellement, par rapport à ce que cette présentation du livre blanc a pu vous inspirer. Qui souhaite prendre la parole? France Maghreb 2, Farek, ici.

    Ne cours pas!

    - Bonjour à tous. Superbe présentation. Et tu me connais, je ne suis pas toujours celui qui jette les fleurs ou qui les avancent le premier! L'écoute d'aujourd'hui, de cette conférence, me ramène personnellement avec Pierre et quelques autres, à quinze ans en arrière, quand on espérait tout ça et que beaucoup, entre guillemets, se moquaient de notre gueule. Donc, aujourd'hui, il y a une espèce de retour de la roue qui fait que personnellement, je suis heureux d'être là aujourd'hui, à l'ARCOM. Et je vous remercie pour l'invitation. Deux observations: la première, je rejoins Pierre parce que j'ai été avec lui parmi les premiers, les premières radios qui ont testé le DAB sur les fréquences qu'ils diffusaient. Et effectivement, moi, j'ai aujourd'hui un regret personnel, c'est que ceux qui se sont investis il y a quinze ans, aujourd'hui, ne se retrouvent pas toujours dans le paysage numérique DAB en termes de fréquences. Et ce n'est pas faute d'avoir déposé des demandes d'autorisation pour les uns et pour les autres. Et je ne parle pas qu'en mon nom personnel. La deuxième, j'ai eu un dada depuis quinze ans, on me répond toujours que ce n'est pas possible, comme le DAB n'était pas possible il y a quinze ans, peut-être que ce moment de mon dada arrivera un jour, c'est l'implantation automatique de la puce DAB gratuite dans le smartphone. Si je vous dis ça, je sais que les grands opérateurs ne veulent pas, tu l'as très bien dit tout à l'heure, on paie tous un abonnement internet, et donc, je vois mal les opérateurs accepter l'implantation gratuite et ne pas toucher d'argent. Pour ceux qui voyagent beaucoup en Afrique, comme moi, sur tous les petits téléphones, pas les smartphones, mais les téléphones à 40 ou 50 euros en France, vous avez la puce gratuite. Donc, quand les gens n'ont pas les moyens de faire quoi que ce soit, ils ont toujours la radio, parce que, en Afrique, la radio reste l'instrument le plus important pour l'information, surtout dans des petits villages. J'espère qu'un jour, je serai encore de ce monde avec vous tous présents pour que le prochain livre blanc nous annonce: ça y est, l'ARCOM, les opérateurs, Radioplayer, tout le monde est d'accord, ou a obtenu l'autorisation de l'implantation de cette puce DAB gratuite, parce que, je ne sais pas, je n'ai pas le chiffre, tu sais certainement mieux que moi, je ne sais pas combien de smartphones nous avons en France aujourd'hui, imaginez qu'en 24 heures, parce qu'il y a une décision, tous ces smartphones deviennent des radios, y compris pour les jeunes. Merci.

    - Merci pour cette intervention. Avant de donner la parole à Pierre Boucard, juste deux éléments de réponse concernant l'ARCOM, d'abord, sur la place, sur les allotissements, un point que je n'ai pas particulièrement développé lors de la présentation, mais qui est important, il apparaît que bien évidemment, on va continuer de déployer le DAB+, y compris les allotissements locaux, mais il y a aussi des endroits où le DAB est déjà déployé et certaines radios ne sont pas, actuellement, sur le DAB+. C'est un point que nous proposons d'explorer dans le livre blanc, aller chercher de la ressource supplémentaire pour pouvoir faire de la place supplémentaire au DAB+ pour les radios, là où c'est nécessaire. On sait par exemple, mais les travaux n'ont pas du tout été engagés en la matière, que certains affectataires de fréquence, comme la Défense nationale, disposent de fréquences hertziennes qui intéressent, qui peuvent intéresser le DAB+, qui ne sont peut-être pas exploitées, ou pas explorées, et donc, il y a peut-être des choses à voir de ce côté-là. On pense qu'il faut aller chercher de la ressource numérique, hertzienne, ailleurs, pour pouvoir effectivement faire de la place pour tous. Le deuxième élément concernant les puces dans les smartphones comme tu l'as dit, là où il y a des puces, c'est sur des appareils qui ne sont pas des smartphones. Et pourquoi? Parce que ce sont des appareils qui ont des antennes, ce qui n'est pas le cas des smartphones aujourd'hui, c'est ce qu'on nous a toujours répondu. La plupart des gens ici en France, aujourd'hui, ont des smartphones, donc, n'ont pas d'antenne sur le smartphone. Donc, on pourrait mettre une puce, ce serait sans effet. Avant, c'était le fil de l'oreillette qui servait d'antenne pour le smartphone, sauf qu'aujourd'hui, la plupart des oreillettes sont en Bluetooth, donc, ça ne marche plus. Pierre?

    - Je pense aussi la question des services d'intérêts généraux, qui, à mon avis est dans la poursuite de ce sujet-là,  c'est-à-dire de voir ce que répondra la Commission européenne concernant la télévision et d'imaginer une suite pour notre environnement, parce qu'on en a besoin.

    - Absolument, c'est un point que là aussi, nous n'avons volontairement pas voulu évoquer, car comme tu le dis, actuellement, la première vague de propositions est dans les mains de la Commission européenne. Et on attend, justement, de voir quels sont les retours qu'on va avoir pour en tirer les conclusions, adapter, si nécessaire et pouvoir aller plus loin. D'où notre prudence et le fait qu'on n'a pas évoqué ce sujet, parce que, en l'état actuel, on n'a hélas pas grand-chose à dire. Mais l'ARCOM insiste pour dire que ne seront oubliées ni les radios ni les télévisions locales quand on pourra avancer sur le sujet. Une autre question, une autre intervention? Bonjour.

    - Bonjour, J'ai une question sur la granularité de la couverture en DAB+ dans certaines zones qui posent un problème pour certaines antennes, et aussi en matière de publicité, car en fait, il y a des couvertures qui ne sont pas suffisantes. Est-ce que vous avez une idée du calendrier entre guillemets, correctif, qui peut être fait? Et à quelle échéance est-ce que certaines radios, certaines diffusions FM pourront être bien ... trouver leur équivalence en DAB+. Je ne sais pas si c'est clair?

    - Si, c'est très clair, merci. J'ai envie de répondre: le plus vite possible. C'est-à-dire qu'il y a deux cas. On parle principalement des allotissements locaux, évidemment. Pour coller, effectivement, à l'exploitation des marchés publicitaires locaux, comme je l'ai évoqué, pour les radios associatives, les radios de catégorie B et C. Il y a le cas des allotissements actuellement en cours de constitution et en cours de dessin, on est en train de les créer. De ce point de vue-là, on discute avec les acteurs qui sont susceptibles d'être intéressés pour candidater sur ces allotissements pour voir quelle est la bonne taille d'un point de vue géographique, des audience, et d'un point de vue économique, donc, publicitaire, voire même parfois d'un point de vue culturel. Le cas s'est présenté notamment au Pays Basque. Un bon exemple, le lancement des appels à candidature pour le DAB+ en Corse. L'ARCOM avait proposé un allotissement qui couvrirait toute l'île et un en deux parties pour le sud et le nord de la Corse. On a vu que ça ne correspondait pas à leurs attentes, surtout dans des zones montagneuses où l'hertzien ne couvre pas toutes les zones en même temps. Il est apparu en discutant avec les acteurs du secteur qu'il fallait un étendu, mais qu'on avait intérêt à déployer plutôt six allotissements locaux au lieu de deux. Donc, on s'est mis d'accord là-dessus, et c'est ça, effectivement, que nous allons proposer en appel à candidature prochainement. Donc, ça, c'est pour les allotissements à venir, on est dans un dialogue constant pour être sûr que ça correspond aux aspirations des uns et des autres. Et il y a les allotissements déjà créés. Il y a le sujet des radios qui sont parties billes en tête au début des appels à candidature sur les étendues, en se disant: c'est super, on va avoir de grandes zones de couverture à moindre prix, et qui, après, se rendent compte qu'elles ne peuvent plus exploiter les marchés publicitaires locaux, et qui veulent revenir sur des allotissements locaux, il va peut-être falloir voir des transitions, quitte à faire des échanges avec d'autres radios qui voudraient monter sur les étendues. Et il y a des allotissements qui ne correspondent pas, selon qui les occupe, à la bonne taille par rapport à la FM. Et là, peut-être qu'il faudra revoir le design, si j'ose dire, la zone de couverture de ces allotissements locaux. Les moyens de l'ARCOM étant ceux qu'ils sont, on ne pourra pas tout faire en même temps. Mais c'est un sujet qu'on a effectivement dans notre scope, même si je ne suis pas capable de vous dire quand on va pouvoir faire ces modifications. Mais on sait, c'est une des propositions du livre blanc, qu'il va falloir revenir dessus.

    - Bonjour, Correspondance de la presse, j'ai bien écouté ce que vous avez dit sur la difficulté de négocier avec des grands acteurs. Est-ce que vous seriez favorable ou vous auriez besoin d'avoir une aide de par la loi, une obligation de négocier avec ces plateformes qui sont inscrites quelque part? Radio France a plus de poids pour négocier que de petits acteurs. Est-ce qu'il faudrait quelque chose en ce sens? Ou est-ce qu'il faudrait les obliger à montrer la marque, vous parliez tout à l'heure de Spotify... Est-ce qu'il y aurait des besoins sur ce sujet?

    - Merci pour cette question. Qui souhaite répondre parmi nos invités qui se sont exprimés?

    - Ça nous simplifierait la vie, mais je ne sais pas si le régulateur peut aller dans ce niveau de règles. Après, on est déjà...

    - En l'occurrence, avant le régulateur, c'est surtout une question qui pourrait se poser auprès du gouvernement.

    - Oui.

    - Et du législateur.

    - Oui, excusez-moi pour le mauvais terme utilisé. Mais oui, en fait, déjà, on essaie de s'appuyer sur les deux textes européens qui ont été promulgués, le DMA, le DSA, en essayant de voir dans le contenu de ces textes ce qu'on peut espérer obtenir de ces plateformes. Elles ne sont pas toujours toutes dans une logique très coopérative, donc, bon, il y a d'autres leviers pour essayer de faire en sorte d'obtenir par exemple de la donnée d'usage, pour éviter les situations où des constructeurs, par exemple, d'un smartphone, vont pré-embarquer leurs propres applications, l'autopréférence. Après, ces textes, comme tous les textes, parfois, il y a des imperfections. Il y a tout un tas d'acteurs désignés sur la base quantitative, qui sont très élevés. Il y a des marchés concernés pour ces seuils et tous les acteurs ne sont pas concernés aujourd'hui par exemple par le DMA. Donc, des acteurs qu'on considère comme des géants avec un pouvoir de négociation déséquilibré, ce type de texte ne peut pas nous aider à obtenir davantage de leur part.

    - Il y a une partie du livre blanc qui parle de l'applicabilité du DMA, du DSA sur ces sujets particuliers. Basma Bonnefoy, même question?

    - Pour répondre à la question, la réponse est Radioplayer. Je ne pense pas que d'un point de vue réglementaire, il y ait quelque chose à faire et d'alourdir encore un carcan réglementaire qui est déjà très complexe. En revanche, c'est bien la vocation de Radioplayer, c'est ce qu'expliquait Cécile, d'avoir assez de poids au niveau mondial pour pouvoir faire face à des géants de la tech, et pouvoir récupérer toute la maîtrise de nos données, de notre distribution. Donc, pour moi, c'est vraiment l'union, la possibilité de s'unir dans un environnement pour faire face aux géants de la tech.

    - Une autre question?

    - Bonjour, journaliste pour Contexte. Vous avez évoqué pas mal de mesures législatives, l'aide budgétaire ou le gel des fréquences FM, avez-vous en tête un véhicule législatif? Sachant qu'on ne sait pas si la proposition de loi qui comprenait une aide budgétaire au DAB+ reprendra, est-ce que vous voyez un créneau pour faire passer tout ça?

    - Alors Florence Philbert du Ministère de la Culture va vous répondre de manière précise... Non je plaisante. C'est une bonne question mais la réponse est dans votre question, c'est-à-dire que tous les travaux parlementaires actuellement sont suspendus pour les raisons que l'on sait. Voilà, la Ministre de la Culture a bien dit que la PPL Lafont n'était pas du tout enterrée, que les travaux pourront reprendre, mais cela dépendra de ce à quoi ressemblera l'hémicycle. Après, sur le véhicule législatif, à titre plus personnel, si la PPL Lafont prospère à nouveau à partir du 8 juillet ou un peu plus tard, je doute que les éléments que nous évoquons pourront trouver leur place d'ici là. Néanmoins, la vie législative est ainsi faite que des véhicules législatifs, on en trouvera d'autres. Mais il faut déjà une volonté partagée avec le législateur pour pouvoir avancer sur ces points qui nous paraissent importants. Monsieur le Président?

    - L'ambition du livre blanc, c'est aussi de créer du consensus autour du média radio et son avenir. C'est bien pour ça, et ça fait partie du rôle du régulateur dans ses travaux d'analyse et d'études d'objectiver les débats, de tracer une perspective, la faire partager par les uns et les autres, en particulier par le législateur. Donc toutes familles politiques confondues, ce livre blanc constitue, pour nous, une base pour essayer de construire un consensus, pour faire en sorte que les politiques, particulièrement le législateur, le gouvernement, comprendre que ce média radio est à un moment important de son histoire. C'est notre rôle de porter ce message, je l'ai souvent dit, l'un des rôles du régulateur est d'être à côté des éditeurs. Je pense que ce travail sera utile et nous souhaitons que le législateur se l'approprie pour venir une fois encore en soutien et en appui de ce média, le favori des Français, pour le soutenir et le défendre pour les années à venir.

    - Merci Monsieur le Président. Je vous propose de prendre une dernière question. Je vois Jean-Baptiste...

    - Ce n'est pas une question, cher monsieur le conseiller de la radio, et cher président de l'ARCOM, notre ami Tarek, je vais commencer par vous mais après on en reviendra à nos invités du tour de table. Tarek nous disait quelque chose, avec un peu d'émotion, car ma radio s'appelle Crooner. En 2016, j'étais aux Assises de la radio désespéré, désespoir qui m'avait guidé un discours. Aujourd'hui, je veux vous dire ma joie, Tarek l'a dit, 15 ans. Ce que vous venez de nous dire aujourd'hui, c'est ce qu'on a toujours attendu. Mais sans revanche aucune aujourd'hui, et la preuve en est que le mois prochain, nous serons sociétaires d'ACPM, au regard de nos excellents résultats digitaux, et nous serons sociétaires également de RadioPlayer, merci pour cette initiative. Et cela résume bien votre projet: le tout numérique, c'est une excellente idée. Et merci beaucoup aussi d'avoir eu une pensée pour les pure players, ceux qui n'avaient aucune ressource, qui n'en ont toujours pas beaucoup mais qui s'en sortent. Merci infiniment à tous.

    - Merci cher Jean-Baptiste pour cette intervention. Je vous propose qu'on reste dans notre timing, et de passer à la séquence suivante, avant d'arriver à notre deuxième débat, on va proposer un exercice assez intéressant à mon avis, une présentation à deux voix sur le marketing du DAB+. Comment est-ce que, dans d'autres pays que la France, ça se passe? Car on a parlé de la nécessaire notoriété du DAB+, et il y a des pays qui ont des expériences très fortes en la matière. Je suis allé voir sur place comment ça se passait et j'ai été vraiment très agréablement surpris. Vous verrez qu'ils mettent aussi des gros moyens dans la notoriété du DAB+ qui est un vrai sujet chez nous. Je vais donc demander à Eric Adelbrecht, administrateur délégué de maradio.be. Merci beaucoup à nos invités. Je demande donc à Eric Adelbrecht de maradio.be, nos collègues belges, de venir faire une petite présentation sur la manière avec laquelle la Belgique assure la promotion du DAB+. Et puis ensuite, nous aurons l'honneur d'accueillir Jacqueline Bierhorst, présidente du WorldDAB qui nous fera un tour d'horizon de ce qui se passe dans les autres pays européens. Eric, tu as la parole.

    - Je vais juste peut-être récupérer la petite télécommande. Merci beaucoup. Merci beaucoup d'abord pour l'invitation, bonjour à toutes et tous et bravo pour ce travail riche. Il est extraordinaire et il sera véritablement totalement en ligne avec notre vision en Belgique. Vous savez que nous sommes un petit pays juste à côté du vôtre, donc ce qui se passe en France a toujours un impact sur ce qui se passe en Belgique, et nous sommes ravis des conclusions auxquelles vous êtes arrivés. La radio à cent ans, elle est aux portes d'un écosystème numérique. Maradio.be accompagne depuis dix ans cette migration numérique, appuyée par le gouvernement. J'ai entendu beaucoup de choses, peut-être qu'il y a des éléments inspirants, mais dès 2011, le parlement francophone belge a décidé de débloquer des moyens et a demandé à ce qu'une structure commune soit développée, structure d'aide à la transition numérique, et une plateforme qui permettrait l'écoute commune de tous les produits radios belges francophones. Ça date de 2013. Nous avons démarré le radioplayer en Belgique en 2014 et nous avons poursuivi cette dynamique les dix dernières années avec un plan stratégique que nous avons remis au gouvernement au début de l'année dernière, qui nous permet de nous projeter aussi dans l'avenir. Nous représentons 90%, nonante pourcents pour les autochtones, de l'audience belge francophone, nous avons 55 membres, 58 produits, flux diffusés dans Radioplayer. Et nous représentons la totalité du secteur, c'est un élément important pour la dynamique et pour permettre d'avancer tous ensemble. Nous sommes accompagnés dans notre conseil d'administration par deux délégués du gouvernement, des observateurs de radios indépendantes et des experts qui nous accompagnent au gré des différents projets. J'ai entendu le mot, j'en suis ravi, nous avons développé la coopétition. Et de la compétition également, pour rendre le média extrêmement attractif. L'écosystème de la radio numérique est comme chez vous, elle est d'abord sur une technologie hertzienne en DAB+ , et une technologie numérique, avec Radioplayer qui nous semble être la meilleure barrière pour rémunérer pour l'utilisation des flux. Ce que nous faisons, nous le faisons depuis des années auprès du grand public. Nous avons dépensé à peu près 15 millions d'euros sur cinq ans en promotion, et ces 15 millions sont mis à disposition par les membres, les radios, qui le font en radio, en télévision pour ceux qui ont des télévisions, et en presse écrite pour ces groupes qui sont 360. A côté de ces espaces, nous consommons et achetons des espaces supplémentaires, aidés par une subvention que le gouvernement nous donne. La subvention du gouvernement, là aussi je l'ai entendu, cet élément, mais nous sommes subventionnés par le gouvernement, ça représente 50% de notre budget annuel, et nous avons une convention qui nous lie encore pour trois ans avec le gouvernement. Alors nos objectifs, c'est faciliter, promouvoir et développer. Développer, c'est l'aspect technologique qui est en train de prendre de plus en plus de poids, c'est développer les solutions, RadioPlayer en est une, mais qui nécessite des développements, des applications locales, et nous le faisons en collaboration avec RadioPlayer France, et je salue Régis qui est à nos côtés. Nous continuons à promouvoir, pour que le public et le secteur soient totalement informés des évolutions et outils. Et nous faciliter en essayant de partager un maximum les informations. Auprès du grand public, c'est renforcer la notoriété du DAB+, du RadioPlayer, et favoriser l'utilisation. Toucher des nouveaux publics avec une communication positive et efficace, adaptée aux différents publics. Vous ne toucherez pas un auditeur de plus de 55 ans avec la même communication qu'un auditeur de 15 ans. Il faut toucher avec des messages qui font mouche. Et puis stimuler l'achat des récepteurs numériques. En voiture, ça se passe automatiquement, mais il y a d'autres récepteurs qu'il va falloir promotionner intensivement. Au niveau du secteur de la radio, c'est notre rôle et métier au quotidien, c'est faire comprendre l'évolution des publics et usages, c'est sensibiliser la totalité du secteur à l'écosystème numérique, développer et promouvoir les nouvelles technologies de diffusion digitale pour aider, et certainement les acteurs les plus fragiles, à être au courant et embarquer dans cette nouvelle dynamique numérique. Alors nous allons voir peut-être un exemple... Comment s'écoute la radio aujourd'hui en Belgique? Evidemment deux mondes, le mode hertzien, FM, DAB+, comme chez vous, et en numérique, en streaming et sur les télévisions. 56% en nombre d'individus qui consomment la radio au quotidien, le font sur la FM, 55% en numérique. Au fil du temps, on arrive aujourd'hui à faire match nul. Je ne vous le souhaite pas d'ailleurs pour les prochains matchs... Mais l'écoute numérique et la FM font jeu égal. Et vous voyez la ligne du temps qui se marque très fort. Et élément important, c'est une jauge que nous avons gardée en tête, c'est les exclusifs, les auditeurs qui exclusivement la FM, c'est 23% de l'audience. Et les auditeurs qui écoutent en numérique, c'est 22%. Donc on est vraiment dans un mouchoir de poche, et c'est là aussi que les choses vont se jouer. En volume, très rapidement, 46% de l'écoute, du volume de l'écoute est numérique, 54% FM. Et dans ces 46%, 21% au DAB+, 17% Internet, et 9% pour la télévision numérique. Grosso modo donc, 75% de l'écoute est hertzienne, 54% en FM, 21% en DAB+ . Est-ce que les gens l'ont bien compris? Et c'est un enjeu primordial, il faut que l'auditeur comprenne, c'est ce que nous faisons depuis des années. Et vous voyez que finalement, notre boulot a été plutôt positif car en 2018, en notoriété spontanée, seulement 25% des auditeurs connaissaient le DAB+ , aujourd'hui c'est 73%. Et quand on les aide avec une définition plus claire, ça monte à 79%. Et d'une manière globale, nous avons 99% des auditeurs qui connaissent au moins une technologie numérique, et 71% qui connaissent les trois formes de consommation numérique. C'est un élément important parce que c'est la clé de demain. Notre stratégie, et je suis heureux parce que finalement on a des moments qui sont communs, avec des appellations qui peuvent l'être aussi, les dates divergent mais ce ne sont pas des dates fixées. Nous sommes dans une deuxième phase, avec l'utilisation. C'est-à-dire que nous avons éduqué nos auditeurs pendant quelques années, maintenant on va leur dire comment et pourquoi l'utiliser. Et un peu comme dans la recommandation et vision de l'ARCOM, la migration démarrerait en 2028. Qu'est-ce que nous avons fait en 2023 et que nous continuera à faire? 5 millions d'euros dépensés sur les espaces mis à disposition par nos membres, l'utilisation de supports qui vont au-delà des espaces publicitaires de la radio. Forcément, si vous communiquez sur la radio pour dire que la radio est intéressante, vous touchez normalement un public acquis. Donc il faut aller plus loin, et la télévision et d'autres supports ont été retenus pour convaincre le public de choisir en priorité le modèle hertzien pour ses avantages. Notre slogan, c'est: ma radio en mieux. Il y a deux spots, je ne sais pas si niveau timing, on est encore bon, mais prenons peut-être le premier spot télé qui est un exemple, et vous verrez la fin, mais on en reparle juste après.

     

    (Vidéo)

     

    Vous voyez la fin, la signature du spot, il reprend la totalité des produits existants en DAB+. C'est-à-dire que les télévisions ont accepté la diffusion des logos des radios qui leur sont concurrentes au sein d'un groupe. C'est clé, car si nous restons dans cet univers-là en ne faisant la promotion que de nos propres produits, on rate quelque chose, nous semble-t-il. Donc c'est vraiment aller plus loin pour que l'ensemble du secteur soit mis en avant chaque fois que c'est possible. Alors on va vite passer sur les exemples, mais nous avons aussi développé des campagnes tactiques pour créer un réflexe. On l'a dit, il y a des gens qui sont dans leur voiture sans savoir qu'ils écoutent le DAB+. Leur rappeler. Des campagnes sur les bus avec toujours le rappel de la totalité des offres existantes, de manière locale. En sortant du parking, alors je ne sais pas chez vous, mais chez nous, quand on rentre dans un parking, la première chose qu'on perd, c'est la radio, et donc la première chose qu'on va retrouver en sortant, c'est la radio. Donc nous avons fait les campagnes soit en supports digitaux, soit de manière très visible et basique sur les barrières de sortie: n'oubliez pas d'écouter la radio en DAB+. En 2024, on continue cette dynamique avec trois étapes de communication: les informations sur la technologie, les campagnes de notoriété sur le produit, sur le DAB+, sur RadioPlayer, et les avantages de la radio en digital. Notre plan de communication estimé, c'est 6 millions d'euros de valeur, une montée en puissance par rapport à ce que nous avons fait, intensifier les autres supports que ceux proposés par nos membres. Et vous voyez, par vagues, nous avons à chaque fois de grosses vagues de communication et que nous essaierons de développer tout au long de l'année. Finalement, notre rôle: promouvoir l'écoute de la radio en numérique, mais surtout et pour toucher un public jeune très certainement, mettre en avant le média radio comme moderne, puissant et présent dans cet univers digital. Je pense que c'est une des clés de la communication de demain. En conclusion, la consommation numérique en Belgique de la radio rattrape celle de la FM. La bascule numérique devrait être atteinte, les fameux 50% devraient normalement être chez nous en 2024. La notoriété des technologies numériques pour écouter la radio est de plus en plus haute. Avec un niveau de satisfaction extrêmement élevé par rapport notamment à ce que propose la FM. Donc deux mondes coexistent: le monde hertzien, le monde non-hertzien. Alors dites-le, dites-le haut et fort, dans un esprit unique de coopétition, de manière certainement nationale mais aussi européenne. Parce que je pense que tous les points abordés ne pourront pas se passer sans que les Etats membres ne portent ça au niveau de l'Union européenne. Merci pour votre attention, je suppose que les questions, on les remettra à un peu plus tard.

    - Merci beaucoup, Eric, pour cette présentation très inspirante, je pense qu'on aura l'occasion d'y revenir dans la prochaine table ronde. Je demande maintenant à Jacqueline Bierhorst de venir s'exprimer. Bonjour Jacqueline! Welcome! La présidente de WorldDAB qui va nous faire un panorama de ce qui se passe en la matière dans les autres pays européens.

    - Merci à Eric pour sa prestation, qui vous aura inspirés. Je voudrais remercier le président de l'ARCOM, monsieur Roch-Olivier Maistre, et le président du groupe, et membre de l'ARCOM Hervé Godechot, d'avoir donner à WorldDAB l'opportunité de s'exprimer lors de ces Assises de la radio. C'est un honneur de pouvoir être présente face à vous tous, qui représentez ce qui fait la radio en France. C'est bien tout l'écosystème français de la radio qui est présent aujourd'hui. Je sais l'importance de DAB+ pour l'avenir des médias radio pour le monde et pour la France. Ma présentation va me permettre de mettre en avant que partout où le DAB+ se déploie avec succès, au-delà de la phase de couverture, nous retrouvons les mêmes ingrédients: la collaboration et le marketing pour sécuriser l'avenir du média radio. Mais tout d'abord, permettez-moi de vous présenter le WorldDAB, même si beaucoup d'entre vous nous connaissent. Le WorldDAB est le format mondial de l'industrie de la radio de DAB+. Il compte 561 entreprises membres de 33 pays. Il permet de partager les connaissances, l'expertise et les conseils, nous aimerions que vous en fassiez partie. Profiter de la coopération et de la mise en réseau par le biais d'événements et de groupes de travail organisés par les membres, participer à des événements majeurs du secteur avec des intervenants experts, tels que notre sommet annuel et notre conférence sur l'automobile. A des ressources telles que des guides de pratiques, des données sectorielles et des rapports nationaux. Bénéficier d'un soutien personnalisé d'experts sur tous les aspects de la transition vers le DAB+. L'un des scopes essentiels du WorldDAB, c'est qu'il réunit tout le monde. Nous sommes dans le monde entier, travaillant avec l'Union européenne, l'association des radios européennes, l'union des radiodiffusions des pays Arabes, de l'Asie Pacifique et d'Afrique australe. Sur cette image, vous pouvez voir la directrice du projet WorldDAB. Lors du symposium sur la radiodiffusion en mars de cette année, et des entretiens avec le ministre de la communication malaisien. Je dois également imaginer nos amis d'Europe centrale que j'ai rencontré en Slovénie.

    Cet engagement mondial est la preuve que la radiodiffusion doit rester centrale pour les éditeurs, les auditeurs et l'industrie. Je tiens également à souligner l'importance de la qualité de l'expérience. Il faut veiller à ce que l'auditeur ait la meilleure expérience possible. Le rôle du WorldDAB est de faciliter le plus possible la tâche de nos partenaires. Mais le marché de l'audio a évolué. De nouveaux services numériques se déploient. Streaming, podcast, YouTube, les livres audio, en concurrence avec la radio pour le partage de nos oreilles. Les préférences des consommateurs évoluent, la concurrence se renforcer, notamment dans la voiture. Dans la plupart des villes, la FM est saturée, les radiodiffuseurs n'ont plus de place pour innover, offrir de nouveaux services et étendre la couverture de services. Il est indispensable d'avoir une stratégie pour la radiodiffusion, qui contienne le DAB+ ainsi que la diffusion sur IP pour tirer le meilleur parti des deux mondes. Au cours de ces douze derniers mois, le déploiement rapide du DAB+ s'est poursuivi. Les services au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie, en Belgique, aux Pays Bas, forment une colonne vertébrale en Europe. On a étendu la couverture à 60% de la population. En Allemagne, on a ajouté huit nouveaux sites d'émissions dans les Etats fédéraux en début de mois. Le mois prochain, un autre site sera ajouté à Bavière, ce qui portera la couverture à plus de 70% de la population. Cette semaine, nous sommes allés au démarrage du nouveau multiplex en Autriche avec des stations complétées par  cinq multiplex régionaux. Lors de la journée mondiale de la radio, je suis allée à Madrid pour le lancement du DAB+.

    La couverture du DAB+ progresse tous les mois. Le mois dernier, un nouvel émetteur a été mis en service à Tenerife, l'île a été choisie comme endroit favori pour le tourisme. De nombreuses voitures de location sont déjà équipées de récepteurs DAB+. Le numérique est l'avenir.

    Le DAB+ est intégré dans 96% des nouvelles voitures en Europe. Cela signifie qu'ils ont déjà 3 millions de récepteurs en Espagne. Ce n'est pas exclusivement européen. Le mois dernier, j'ai eu le plaisir de participer à un séminaire en ligne avec l'équipe de RRI Indonésie, travaillant avec eux sur le développement du DAB+ suite aux réglementations publiées en août dernier. Au début de ce mois, l'autorité de régulation thaïlandaise a publié un rapport sur l'essai concluant du DAB+ et mené des consultations sur un plan de fréquences et de spécifications pour les émetteurs et les récepteurs. Lancé en Australie en 2009, le réseau est bien établi. ABC et SBS ont lancé le déploiement sur la  Gold coast le mois dernier, l'audience augmentant, notamment les jeunes auditeurs. 4,7 millions d'auditeurs écoutent la radio commerciale sur du DAB+ et les jeunes de 10 à 24 ans a augmenté de 8%.

    L'intérêt de l'Afrique et du Moyen Orient a changé radicalement. L'an dernier, nous avons assisté au lancement de la phase d'essai du DAB+ au Ghana, et un projet pilote en Ouganda, certaines agglomérations et l'intérêt d'autres pays. Le mois dernier, le Sénégal a lancé son projet pilote DAB+ avec 32 stations diffusant sur deux multiplex à partir de Dakar. Nous avons également accueilli l'autorité saoudienne de radiodiffusion qui a lancé le DAB+ dans plusieurs villes, avec six programmes à l'antenne. Le DAB+ devrait être disponible dans toutes les régions du royaume, au cours du quatrième trimestre de cette année. Autre exemple, le Bahrein a lancé officiellement le service DAB+ en août dernier avec dix stations à l'antenne. 125 millions d'appareils DAB+ ont été vendus à ce jour. Les ventes cumulées ont franchi la barre des 50 millions au Royaume-Uni. L'Allemagne, 25 millions et l'Italie 10 millions. Les chiffres pour la France s'approchant également de 10 millions de récepteurs. Au moins de 96% de voitures vendues en Europe sont équipées de DAB+. Ici, en France, c'est 98%. Il est probable que le chiffre soit de 100%, mais il existe un petit nombre de modèles et de marques pour lesquels nous ne disposons pas de données. Il y a donc maintenant une base installée significative de voitures équipées. Et les auditeurs de nombreux pays disposent d'une gamme incroyablement riche de stations de radio. Et le nombre de pays qui diffusent ne cesse d'augmenter. Nous savons aussi que les auditeurs utilisent le DAB+ en voiture, comme le dit l'institution de recherche Edison. A titre d'exemple, de la dernière étude d'audience réalisée au Royaume-Uni montre que la part d'écoute en DAB+ dans les voitures a atteint le chiffre retard de 57,5%, soit une augmentation de 7 points de pourcentage en un an seulement. Nous devons donc nous assurer que la qualité du service et de diffusion soit au rendez-vous jour après jour. Et nous savons que les conducteurs adorent la radio. Une étude a révélé ce qui suit: la radio est la plateforme audio la plus écoutée en voiture. Les conducteurs affirment que la radio fait partie intégrante de l'expérience automobile. Les acheteurs de voitures s'attendent à ce que les radios soient standards dans leur prochaine voiture neuve. Le lancement du DAB+ en Espagne a coïncidé avec la journée mondiale de la radio désignée par l'Unesco. J'ai été ravie que le WorldDAB signe une déclaration de principe visant à préserver l'avenir de la radio. Je me permets de reprendre les avantages principaux de la radiodiffusion: l'information, l'ancrage territorial, la gratuité, la résilience en situation d'urgence. Les personnes touchées par les inondations dans le sud de l'Allemagne ont pu être diffusées. Le WorldDAB conduit un travail spécifique sur l'intégration d'alertes aux populations dans les normes DAB+. Trois raisons fondamentales expliquent l'adoption du DAB+, nous les examinerons l'une après l'autre. Nous les appelons les trois E: l'économie, l'environnement et l'urgence, emergency en anglais. Examinons les aspects économiques, l'écoute annuel pour la radiodiffusion en DAB+ est inférieure d'environ 80% à celui de la FM. La raison, plusieurs services sur un seul multiplex, les coûts sont partagés entre les services. Ces aspects économiques sont encore renforcés grâce à une approche innovante, DAB à l'échelle locale au Royaume-Uni. Cela tire parti des avancées technologiques, des matériels et logiciels. Elles permettent aux stations locales et communautaires de trouver des moyens viables. Elles permettent également à un nouvel entrant de trouver un moyen peu coûteux d'entrer sur le marché, avec le DAB+, éliminant ainsi les barrières à l'entrée. Ensuite, l'environnement, le DAB+ consomme beaucoup moins d'énergie de la FM. Une étude de 2020 a examiné la consommation de l'énergie, le DAB+ est plus efficace de 33%, et c'est plus efficace que l'IP. L'un des principaux avantages, c'est la résilience. Le DAB+ offre du texte et des images en plus du son.

    Le DAB+ est robuste et utile dans le cadre d'une infrastructure nationale d'urgence. L'Allemagne associe le DAB+ pour son infrastructure nationale d'alerte en cas d'urgence. L'analyse initiale des scénarios de test a été réalisée et les spécifications devraient être approuvées au sein de WorldDAB au deuxième trimestre de cette année. Permettez-moi de vous donner une explication des 5C, tous les partis prenantes du secteur doivent s'unir pour mettre en oeuvre les points suivants: couverture des villes et réseaux routiers, avec 60% de couverture obtenue en moins de deux ans, la France progresse rapidement. Une proposition de contenu convaincante, plus ambitieuse que la FM. Grand public, consumer en anglais, intégration de la collaboration avec les principaux fabricants et détaillants. Les voitures, cars en anglais. La pénétration augmentera régulièrement, mais il faut veiller à ce que la couverture soit bonne. Et la communication. Tous les cinq C sont essentiels à l'adoption du DAB+. Dans tous ces domaines, quelque chose d'essentiel: la collaboration. Toutefois, je souhaite me concentrer sur le cinquième, la communication. Une promotion régulière via la FM et d'autres médias est essentielle. Vous avez pu entendre les explications d'Eric. Les auditeurs ne savent pas ce qu'est le DAB+, il faut donc les sensibiliser. Au cours de la première phase, il est nécessaire d'expliquer ce qu'est le DAB+. La première campagne en France visait cette notoriété. Au cours de la deuxième phase, inciter les auditeurs à commencer à écouter leurs stations préférées via le DAB+. Certains d'entre vous savent que la communication et le marketing me tiennent particulièrement à coeur. Lors de notre conférence dédiée à l'automobile la semaine dernière, on a dit toute l'importance du DAB+ pour ces radios. J'ai pu également assister à la présentation de l'Ofcom suisse. Nous avons rencontré les BobbleHeads, vous pouvez en voir ici. L'initiative marketing consiste à convaincre les auditeurs de basculer sur le DAB+. Une rockstar, un présentateur de sport, l'idée est de donner vie au contenu et d'inciter l'écouter ou le découvrir en DAB+. La communication des avantages du DAB+ est essentielle pour la croissance du DAB+. Je sais que de nombreux pays mènent d'excellentes campagnes de marketing et je ne peux que vous encourager à poursuivre et accélérer vos efforts, et à participer à notre groupe de travail dédié. Autre exemple: le DAB+ permet d'avoir des idées originales. Au Royaume-Uni, une station pop-up a été lancée sur Taylor Swift. C'est la première fois qu'au Royaume-Uni, qu'une station DAB+ nationale est dédiée à une seule artiste. Je dois également insister sur la collaboration, c'est un thème que nous abordons régulièrement, et je ne cesserai pas de le répéter aujourd'hui. Nous devons tous travailler ensemble pour que la radiodiffusion conserve toute sa place dans l'ère du numérique, qu'elle reste au coeur du tableau de bord avec la meilleure qualité possible. Et le DAB+ contribuera à la pérennité de la radio. Si nous y parvenons, ici en France et dans le monde entier, la radio sera là pour les 100 prochaines années. Pour résumer, la radio a besoin d'une stratégie pour l'ère numérique, le DAB+ propose des solutions aux auditeurs, et le moment est venu d'assurer l'avenir de la radiodiffusion avec le DAB+ comme structure de diffusion. Et le WorldDAB est disponible pour vous accompagner.

    - Merci Jacqueline, merci infiniment pour cette présentation, merci pour l'honneur d'avoir fait cette présentation, en français qui plus est, très intéressante et très vivante. Merci également à Eric Adelbrecht de nous avoir régalés de toute la promotion qui est faite pour le DAB+, et je pense que nous avons à nous inspirer. Alors on va sans plus attendre enchaîner avec la deuxième et dernière table ronde de ces assises de la radio, sur Comment assurer durablement le succès du DAB+. Je vais demander à Charles-Emmanuel Bon, secrétaire général de Radio France, de me rejoindre, Alain Liberty, directeur des affaires institutionnelles de Lagardère News, Directeur général des radios musicales. Emmanuelle Le Goff, directrice de la radio à Médiamétrie, bonjour. Florence Philbert, la directrice générale des médias et industries culturelles au Ministère de la Culture, merci pour votre présence. Et enfin Christophe Schalk, président du SIRTI, qui est également le patron de la radio Top Music dans l'Est de la France, bonjour cher Christophe. Merci à toutes et tous d'avoir accepté de participer à ce débat, selon les mêmes règles que pour le premier débat, c'est-à-dire pas de notes, pas de propos liminaires, on est là pour discuter, dialoguer avec la salle. Avant de rentrer dans le dur du débrief de tout ce que vous avez pu entendre, des enseignements que vous retirez du livre blanc de la radio, on vient d'entendre quand même des présentations sur la manière avec laquelle le DAB se déploie en Europe et la promotion qui en est faite. Je me tourne tout de suite vers Charles-Emmanuel, au titre de Radio France président de l'association Ensemble pour le DAB+ , qui rassemble un certain nombre d'auditeurs avec une contribution financière d'ailleurs du Ministère de la Culture pour assurer la promotion du DAB+ dont on a vu dans la présentation qu'il en a bien besoin. Qu'est-ce que ça inspire quand on voit ce que font nos amis belges en termes de promotion et les moyens qu'ils mettent sur cette promotion du DAB+ ?

    - Bonjour à tous. Merci Hervé, et je voudrais surtout, tout d'abord, remercier l'ARCOM et saluer le travail fait pour ce livre blanc qui je pense vraiment marque une étape dans la création du consensus. Parce que, au final, ce que je retiens beaucoup de ce qu'ont fait nos camarades belges, Eric parlait de coopétition, à un moment le monde de la radio a besoin de se rassembler, travailler ensemble pour se moderniser. Le DAB+ , c'est un énorme chantier, de promotion, un chantier technique, je pense que c'est la première fois qu'on a un travail aussi conséquent et exhaustif sur la radio, qui touche vraiment tous les aspects, pas que le DAB+, car vous parlez également de musique, de publicité. C'est vraiment quelque chose qu'il faut saluer, et une étape pour moi dans la création de ce consensus. Bien sûr il faut faire de la promotion, les auditeurs, on parlait de la notoriété du DAB+ en Belgique, à 80%. En France, on est à moins de 20%, donc il y a à faire sur la promotion. Mais avant, la création d'un consensus, d'une trajectoire, elle est indispensable pour rassembler les acteurs autour de la table, et c'est ce que vous faites avec ce livre blanc, je veux vous remercier.

    - Alors la promotion, pour eux, c'est des millions, alors qu'ils sont moins nombreux et moins puissants que la France. Il va certainement y avoir des choses à discuter entre les acteurs du secteur.

    - Tout à fait, d'abord les acteurs du secteur ont mis de l'argent sur la table. Maintenant qu'on a les émetteurs, il faut avoir les auditeurs, et je pense que c'est la prochaine étape. Nous, Radio France, je sais que le livre blanc nous appelle particulièrement à accélérer nos efforts de promotion. C'était toujours compliqué de dire aux auditeurs d'écouter le DAB+ s'ils ne pouvaient pas l'écouter. Donc là Radio France va promouvoir d'autant plus pour que les auditeurs connaissent les avantages et cette technologie.

    - Christophe Schalk, président du SIRTI, alors le SIRTI, c'est 170 radios privées indépendantes locales, 8 millions d'auditeurs, 2500 salariés. Vous avez entendu la présentation du livre blanc, que vous connaissez bien, pour avoir comme d'autres contribué à son élaboration. Quels enseignements le SIRTI tire de la présentation du livre blanc de la radio qui vient d'être faite? Quel regard vous portez sur le chemin proposé, les deux phases, le calendrier cible, etc.?

    - Pardon pour la redite, mais merci pour vos travaux, ils ont été menés à nos yeux avec pragmatisme et raison, on a passé plusieurs mois à échanger avec l'ARCOM, avec le président, avec Hervé. Et le rapport, tel que vous l'avez présenté ce matin est porteur d'espoir pour nous. Je crois que c'est demain, la date anniversaire de l'ouverture des zones à Paris... Je voudrais rappeler que les premières radios parties prenantes de ces expérimentations, et j'emploie ce mot car quand on s'y est attelé à l'époque, on ne savait pas vraiment où on allait. Et donc souvent, oui, les radios indépendantes ont été les premières à s'y intéresser avec quelques radios associatives. Pour nous, le DAB+ est un sujet d'enjeu. Nos adhérents sont principalement de deux types au sein du syndicat, des radios thématiques, musicales, Radio FG, qui s'appuie sur le DAB+, pour toucher un auditoire plus large, et Alouette qui a besoin de davantage de proximité en Vendée. Je pense que le DAB+ va permettre ces deux évolutions, mais à la condition et vous l'avez dit, c'est l'une des conclusions de votre rapport, qu'on retrouve la granularité dans le fin découpage que la FM a permis au fil des quatre dernières décennies. On a beaucoup parlé de nécessité en matière d'exploitation commerciale, nos clients ont souvent des zones territoriales attribuées, mais je parlerais davantage de contenu, car c'est la proximité qui porte. La crise sanitaire récente nous a profité en cela. On a tous pris conscience dans cette période inédite qu'on avait besoin de proximité, qu'on pouvait s'intéresser à ce qui se passait dans un périmètre autour de chez soi. Et la granularité dont on parle avec ces nouveaux multiplexes très locaux vont nous permettre de nous conformer à ce que la FM nous a permis pendant 40 ans. Pour résumer, quand vous nous avez présenté ces travaux, on a applaudi des deux mains. On voulait vous remercier, c'est porteur d'espoir, une expérimentation de dix ans, ça a été long mais on a balisé l'avenir et l'exemple belge nous inspire, on doit avoir plusieurs années de retard par rapport à vous, mais on est optimiste, enfin.

    - Merci beaucoup Christophe. Alain Liberty, alors vous aussi, directeur des affaires institutionnelles de Lagardère News et depuis quelques jours directeur des radios musicales de Lagardère. Vous avez largement aussi contribué à l'élaboration du livre blanc de la radio, quels enseignements, quelles conclusions, et comment vous voyez les perspectives du calendrier en deux phases que le livre blanc propose?

    - Alors tout d'abord bravo pour ce livre blanc. On l'a en effet découvert il y a quelques jours avec une grande satisfaction. Pourquoi? Parce que ce livre blanc a enfin compilé un grand nombre de sujets, de mentions sur lesquelles nous attirions l'attention de l'ARCOM depuis plusieurs années, mais également des pouvoirs publics. Vous connaissez aussi mon éternel insatisfaction, je pense que sur certains points, on aurait pu aller plus loin et se montrer un peu plus insistant. Néanmoins, c'est une très belle feuille de route. Encore faut-il qu'après cet effet "waouh" que l'on connaît aujourd'hui, que derrière, il n'y ait pas un effet " pschitt". Si je prends le résumé du livre blanc qui est distribué, sur les tableaux, la plupart des sujets renvoient au réglementaire et au législatif. Ce sont des éléments sur lesquels nous appelons à une véritable prise de conscience depuis de nombreuses années. Vous l'avez dit, les quotas, les mentions légales. Mais également, et je le vois quand j'assiste presque ébahi à ce super DAB en Belgique, il y a une volonté politique, des représentants gouvernementaux font partie de l'association. Des millions en espaces publicitaires, et 7,5 millions de cash mis sur la table par l'Etat belge. On en est très loin en France. Malheureusement, en France, on constate qu'il y a des éditeurs très engagés, et le groupe Lagardère, je vous invite à écouter nos radios, quotidiennement nous diffusons des messages sur le DAB, nous expliquons les avantages pour les auditeurs à écouter le DAB. Mais une fois qu'on a fait cette diffusion sur nos propres antennes, qu'est-ce qui se passe? Où est la volonté politique? Il y a quelques années, je précédais mon ami Christophe à la tête du SIRTI, j'ai rencontré des parlementaires, les ministres, mais nous sommes face à une absence de politique publique sur la radio. Les dernières évolutions réglementaires ces dernières années étaient plutôt dans l'augmentation de cette facture de compétition et de concurrence avec le numérique. Il n'a jamais été question de remettre en question l'accompagnement, l'aide naturelle, nous avons besoin de la radio, la musique française, les artistes. Mais ces dispositions ont tué l'écoute. Les mentions légales, on sait que diffuser aujourd'hui une radio en nationale par an, à terme, ça coûtera un million d'euros. Le groupe Lagardère a perdu 700 à 800 000 euros suite à ces réglementations, par an. Donc bravo pour ce livre blanc, je le trouve extrêmement intéressant, pertinent, intelligent, c'est d'une certaine manière une remise en question de réglementation, mais maintenant, il faut que l'Etat prenne la pleine mesure de l'attente que nous avons auprès des pouvoirs publics.

    - Merci Alain, sachant que la conclusion principale quand même de ce livre blanc, c'est que c'est la mobilisation de tous. De l'Etat, du régulateur, l'ARCOM prenant sa large part, et bien évidemment et peut-être surtout des acteurs eux-mêmes.

    - Les éditeurs, permets-moi de rebondir un peu, sont maintenant mobilisés, nous sommes engagés dans cette association Ensemble pour le DAB, nous y avons mis des moyens financiers, du temps, des centaines de milliers d'euros individuellement par groupe sur nos canaux. Nous n'avons pas fait le même calcul que nos amis belges, mais ça se calcule en millions d'euros. Nous n'y arriverons pas seuls. Il faut que ce soit inscrit dans une politique publique. Et je crois que c'est le thème de la table ronde, le futur du DAB, qu'est-ce qui fera que demain les auditeurs continueront de préférer nos radios? C'est une question de souveraineté dans l'accès à nos concitoyens, et réciproquement, avec l'ensemble des contenus que, aujourd'hui, nous sommes seuls capables de leur offrir.

    - Merci Alain. Je me retourne vers Charles-Emmanuel, c'est un point qui est très important à mes yeux, et aux yeux de l'ARCOM, combien ce côté coopétition, pour reprendre le terme employé par nos camarades belges qui dit bien ce qu'il veut dire, est extrêmement important. D'où cette proposition importante de transformer l'association Ensemble pour le DAB+ en plateforme de pilotage. Est-ce c'est possible? A quoi ça peut et ça doit ressembler? Et comment est-ce que, en tant que président, représentant es qualité de l'association Ensemble pour le DAB+, vous percevez le chemin proposé?

    - Effectivement, l'association Ensemble pour le DAB+ a d'abord été créée pour faire la promotion du DAB+, elle a vocation à accueillir plus de monde, notamment les industriels. Le SNRL a fait le choix de nous rejoindre, on a vraiment vocation à rassembler le média...

    - SNRL, les radios associatives.

    - Effectivement, un des syndicats représentatifs des radios associatives. L'objectif pour nous est de représenter la radio, de pouvoir jouer ce rôle que joue maradio.be d'entraînement du média. Je pense, et je rejoins ce que disait Alain, on ne peut pas le faire seul, mais aussi: aide-toi et le Ciel t'aidera. C'est aussi la responsabilité des éditeurs de créer cette envie, y compris au niveau de l'Etat, de dire que nous nous prenons en mains, nous avons envie d'avancer, nous investissons des sommes considérables en diffusion, en promotion, et maintenant il faut qu'on avance ensemble. Je pense que cette association a tout à fait la possibilité de jouer le rôle qu'avait joué le GIP pour la télévision numérique terrestre, structure qui associait les éditeurs, les pouvoirs publics, tout le monde, et qui a permis la transition de la télévision analogique vers la télévision numérique. C'est ça qui doit nous inspirer, tous autour de la table, au travail, avec chacun ce que nous savons faire. Nous savons faire de la communication, nous connaissons les attentes de nos auditeurs. Nous ne pouvons pas tout faire malheureusement, mais l'objectif, c'est bien ça, s'assembler avec toutes nos compétences.

    - Quelle est la place que peut occuper au sein de l'association Ensemble pour le DAB+ dans une configuration plateforme de pilotage les constructeurs et distributeurs de matériels, pour écouter la radio? Je dis ça parce que, en toute franchise, vraiment sans faire la moindre brosse à reluire, quelles conclusions avez-vous retiré des quatre réunions qu'on a organisées cette année à l'ARCOM, rassemblant cette association, des représentants du Ministère de la Culture, Ministère de l'économie et de la finance, et les constructeurs et distributeurs?

    - Ça fait dix ans qu'on diffuse du DAB+ , on ne peut pas vraiment en vouloir à nos amis constructeurs de se dire: je vais peut-être attendre de voir si ça se développe. Maintenant, avec ce livre blanc, un chemin est tracé et leur place est pleinement méritée et nécessaire au sein de l'association. C'est en ça que fixer une stratégie, un cap, c'est extrêmement important parce que ça permet à chacun de se positionner. Et c'est vrai que sur le DAB+, ça a été compliqué pour les éditeurs de radio de se positionner, c'est un sujet qui n'est pas simple, aujourd'hui un consensus émerge et ce livre blanc en est l'expression. Je pense que c'est à partir de ce moment-là qu'on peut mettre tout le monde autour de la table, car on a des dates, des objectifs, des moyens, un mode d'emploi. C'est le moment d'y aller.

    - Merci beaucoup, Emmanuelle Le Goff, on a bien vu, le nerf de la guerre, c'est bien évidemment la couverture car il faut que les gens puissent recevoir la radio, c'est l'équipement, parce que sans équipement, ils ne peuvent pas écouter le DAB+. Et pour le projet de bascule à terme pour la totalité du secteur dans un univers tout numérique, le point essentiel, ce sont les audiences. Et on voit bien que quand on discute avec les uns et les autres, il y a une espèce d'énorme trou dans la raquette aujourd'hui, c'est que le DAB+ se déploie, les meilleurs efforts sont faits, mais on a l'impression que personne ne sait véritablement qui écoute le DAB+, ni d'un point de vue quantitatif, ni qualitatif, comment faire face à cet écueil? Est-ce qu'on en sait un peu plus?

    Et quelles sont les perspectives?

    - On en saura bientôt plus, mais pas tout de suite. On voit dans le livre blanc l'importance de mesurer l'audience, mais aussi la notoriété, ce que l'on fait depuis l'an dernier. L'équipement des foyers pour pouvoir vraiment comprendre tout le potentiel qu'il peut y avoir sur l'audience du DAB+. Alors, sur l'audience, aujourd'hui, vous savez, pour répondre à toutes les spécificités du média radio, Médiamétrie met en place avec le marché radio, une mesure qui doit adresser le principe de média, on en a beaucoup parlé ce matin, média de la mobilité, la moitié du volume d'écoute se fait à l'extérieur du domicile. Média de proximité, média qui se digitalise. Et pour adresser ces spécificités, on a mis en place une mesure globale qui repose sur deux piliers, il y a le déclaratif. Le principe du déclaratif, l'avantage, c'est qu'on prend en compte l'ensemble des écoutes radio, depuis le déploiement du DAB+, la mesure intègre les écoutes en DAB+, pour les nouvelles stations, et pour toutes les stations historiques FM, on a nativement ajouté les écoutes en DAB+.

    - Ça permet de savoir quelles radios sont écoutées et quand il s'agit de DAB natif, on sait que c'est forcément écouté en DAB.

    - Forcément. Cette mesure est complète et mesure l'ensemble des écoutes. Mais l'intérêt d'une autre méthodologie, c'est de compléter. Et là, c'est de l'audimétrie individuelle portée qui permet... Le principe, c'est que les auditeurs insèrent dans leur son une marque inaudible, qui est captée par les pagers portés par nos panélistes. On a eu un énorme travail des éditeurs pour encoder leur son, pour lancer cette mesure il y a un peu moins de deux ans. Et aujourd'hui, on travaille avec eux pour que cette marque soit différenciée selon les différents flux. Qu'on puisse différencier l'IP, la FM, le DAB+ et bien sûr le replay. C'est avec cette mesure que l'on va pouvoir, quand tout le monde sera au point en termes d'encodage et aura bien différencié ses flux, et on estime que cet été, on pourra avoir un bon panorama...

    - Cet été, toutes les radios feront du watermarking?

    - On a 200 radios encodées, 1600 flux qui ont dû être encodés, et je ne compte pas le replay... Oui, on sera a priori quasiment au point cet été pour pouvoir, dès la rentrée, sur septembre octobre, produire, pour chaque éditeur, ses propres résultats, qui différencieront le on line, la FM, le DAB+, le replay, et pouvoir donc évaluer la contribution du DAB+ à l'écoute de la radio.

    - C'est un panel de combien de personnes?

    - On est entre 5500 et 6000 personnes, donc, c'est 5500 personnes que l'on mesure chaque jour et qui, chaque jour, pourront nous donner des informations sur leur écoute.

    - Réparties sur toute la France... Est-ce que 5500 personnes, par rapport à 40 millions d'auditeurs, c'est représentatif?

    - C'est l'intérêt de combiner les méthodologies, on peut produire des données au niveau national, et très fins au niveau local, sur l'ensemble des départements et plus d'une centaine d'agglomérations françaises. C'est énorme, il n'y a pas beaucoup d'études aujourd'hui qui reposent sur 100000 interviews. C'est là qu'on voit que pour mesurer un média aussi spécifique que la radio, on s'appuie sur deux méthodes, qui ont chacune leur avantage, les indicateurs clés. On pourra, au niveau local, produire, par exemple, les nouvelles stations DAB+ à partir du moment où elles obtiennent de l'audience.

    - Les radios locales pourront être prises en compte sur l'écoute en DAB+.

    - Tout à fait.

    - C'est un vrai sujet pour les radios locales qui disent: on ne sait pas du tout si on est écouté ou pas.

    - Aujourd'hui, avec les 100000 interviews par an, on recueille entre 700 et 800 stations différentes, donc, quasiment la totalité. Ça ne veut pas dire qu'on produit les résultats de l'ensemble de ces stations car il faut un certain seuil d'audience, mais on a quand même un panorama très large via l'étude déclarative des stations de radio en France.

    - C'est un axe central pour la suite du déploiement du DAB+, comme on l'a vu dans la présentation du livre blanc de la radio. Evidemment, les radios ne s'engageront pas dans une bascule en tout DAB... Les acteurs du secteur s'interrogent sur ce que ça coûte, parce que, évidemment, c'est des coûts supplémentaires d'avoir ce type de panel.

    Ça coûte cher.

    - C'est plutôt une bonne nouvelle, c'est-à-dire que dans Ear, on est dans une prise en compte native du DAB+, donc, pas de surcoût. Et pour l'AIP, il a fallu s'équiper, changer de diffuseur, des coûts ont été générés par le lancement de la mesure automatique, et maintenant par la distinction des flux, mais ça reste très modéré et ils sont intégrés dans la mesure. On est sur des coûts de production ad hoc supplémentaires. C'est plutôt la bonne nouvelle.

    - Merci, Florence Philbert, merci infiniment d'avoir accepté d'être présente à ce débat, car on sait quand même qu'on est dans une période particulière d'un point de vue politique, donc, vous êtes la directrice de la direction générale des médias et industrie culturelle au ministère de la culture, période politique particulière, de réserve, où on peut légitimement se demander ce qui va se passer au-delà du 8 juillet. C'est évidemment difficile de s'exprimer, de prendre des engagements, même si Alain Liberty le souhaiterait, mais... En revanche, c'était très important pour nous que vous soyez présente pour écouter un peu tous ces échanges et ces débats. Et aussi et surtout parce que le ministère de la culture a quand même très activement participé à l'élaboration de ce livre blanc, il y a eu toujours un représentant du ministère de la culture pour assister aux auditions que nous avons menées. Et les dialogues et les échanges ont été très nourris tout au long de l'élaboration de ce document. Après cette matinée, qui n'est pas encore tout à fait terminée, évidemment, et après la présentation du livre blanc, après avoir entendu les réactions des intervenants, quelles conclusions, quel regard le ministère de la culture porte sur la démarche et sur ce document, sur le secteur de la radio en général?

    - Merci beaucoup, et merci de l'invitation. C'est vrai qu'on est dans une période de réserve, mais je vais quand même essayer de vous donner deux ou trois éléments du point de vue du ministère de la culture. Je veux vraiment saluer le travail qui a été fait, remercier les équipes de l'ARCOM, et remercier aussi les équipes de la DGMIC qui ont largement contribué à ces travaux. Je trouve que le travail sur le livre blanc est très complet. Il est très complet sur le constat. Il incite clairement à une adaptation de l'actuel puisque le statu quo n'est pas vraiment possible, n'a pas de sens, ni d'un point de vue économique, ni d'un point de vue environnemental. C'est très bien décrit, je trouve, dans les travaux. Et puis, il est très complet sur le chemin, sur la stratégie, et bravo pour avoir tenté de fixer un calendrier aussi, ce qui n'est pas évident, surtout dans la période d'instabilité actuelle, mais en réalité, on a un chemin, et on a aussi deux conditions préalables, ça a été déjà dit, notamment par certains d'entre vous et tout au long de cette matinée, c'est l'affaire de tous, en réalité. Il faut que tout le monde se mobilise. Evidemment, toute la filière, tous les acteurs, l'Etat, bien sûr, et le régulateur aussi, mais il faut un alignement de position pour pouvoir réussir et travailler à toutes les pistes qui sont esquissées dans ce rapport. Et puis, un des préalables est évidemment une communication forte pour avoir un effet d'entraînement et aussi avoir un impact sur les auditeurs. Donc, pour le ministère de la Culture, bien sûr, nous avons un fort intérêt pour le modèle hertzien, ça a été dit aussi, en complément de l'internet, puisque c'est un modèle gratuit, protecteur des données, souverain, et robuste en temps de crise. Mais aussi, c'est un modèle qui a un réseau entièrement français, et donc, ça, c'est important. Et puis, d'un point de vue environnemental, plus vertueux. Donc, évidemment, au Ministère de la culture, notre rôle est de protéger et d'assurer une viabilité à terme de ce modèle hertzien en complément de l'IP. Et si on se dit, et on est d'accord pour dire que la FM s'éteindra un jour. Et puis, derrière, collectivement, il faut travailler. Donc, un certain nombre de pistes sont évoquées sur notamment les asymétries, donc, les asymétries entre les radios et les plateformes, notamment. Alors, quand on parle d'asymétrie, d'abord, il y a des sujets qui se traitent au niveau réglementaire et au niveau législatif, et aussi des sujets qui se traitent au niveau européen. Quand on parle d'asymétrie, il y a des sujets sur lesquels il faut alléger les contraintes sur les radios et en tout cas les modèles historiques. Et parfois, il faut aussi essayer de contraindre les nouveaux acteurs internationaux à entrer dans le champ et se conformer. Pour peut-être esquisser l'état d'esprit dans lequel on se situe au Ministère de la Culture, sur les quotas radio qui sont un élément de politique publique assez fort en matière de création et de promotion des oeuvres francophones et de la langue française, on est dans une optique où on se dit: comment essayer de transposer ce modèle? Alors, modèle complexe, on peut travailler aussi à l'assouplir et à regarder comment il s'applique, mais comment on peut transposer ce modèle aux plateformes internationales? Sachant qu'on l'a fait dans le secteur audiovisuel pour la télé, et je trouve que sur la radio, on est un peu en retard sur la régulation européenne par rapport à ce qu'on a réussi à faire en termes de mise en avant, de quotas, de contribution des plateformes numériques au sujet. Et après, en termes d'asymétrie, on a les mentions légales, sur lesquelles on a... C'est un sujet compliqué. On a déjà beaucoup travaillé et c'est un sujet qui ne concerne pas uniquement le Ministère de la Culture, on travaille avec le Ministère de la santé, de l'environnement, on voit bien que les mentions légales n'atteignent pas l'objectif de politique publique, car en termes de messages, et c'est documenté dans divers rapports, notamment par Santé publique France, et un rapport qu'avait diligenté un précédent gouvernement sur l'environnement, les mentions légales ne sont pas un modèle qui nous satisfait, en tout cas au Ministère de la Culture, pour l'objectif de politique publique. Et puis parce qu'il diminue les recettes publicitaires des radios. Donc, là-dessus, on a essayé d'engager des travaux, c'est un chantier qui doit être long parce qu'il faut d'abord lister, c'est un travail qui nécessite des modifications à la fois réglementaires et législatives. Donc, c'est un chantier long, mais sur lequel on a entamé des travaux. Et l'autre sujet sur lequel on a entamé des travaux, c'est le chantier de la publicité car l'ARCOM et le Ministère de la Culture ont publié une étude en début d'année, ça a été évoqué ce matin, qui montre la captation de la valeur sur le marché publicitaire par les plateformes numériques. La DGMIC a lancé une consultation en ce début d'année et on a des éléments de réponse qui seront sans doute sur la table d'un prochain gouvernement, mais là aussi, on a matière à essayer d'agir sur l'asymétrie en matière de publicité, qui est un des facteurs pour le modèle économique des radios qui est très important. Peut-être, si j'ai un mot de résumé de tout ça, c'est: ne perdons pas de temps, allons-y, essayons de travailler tous ensemble pour avancer sur ce sujet.

    - Merci beaucoup, chère Florence pour cette intervention. Je voudrais revenir, en cette fin d'Assises... Parce que je suis extrêmement heureux, tout le monde semble très, très satisfait de ce livre blanc de la radio, je pense que c'est un vrai sujet de fierté, pour moi et toutes celles et tous ceux qui ont participé à son élaboration et pour le président, mais il y a aussi quand même des sujets qui grattent sans doute, qu'il ne faut pas hésiter... C'est le moment ou jamais d'échanger dessus... J'ai posé quand même à Christophe, à Charles-Emmanuel et à Alain la même question, à laquelle ils n'ont pas répondu. J'aimerais savoir quel est votre regard sur la perspective de ce calendrier en deux phases, avec la phase de préparation, puis la phase de migration 2024-27, 2028-33, est-ce que c'est souhaitable, amendable? Quel est votre regard?

    - Nécessaire. On parle beaucoup de l'extinction, du switch off, je pense que c'est quelque chose qui fait effectivement peur à l'ensemble des radios, et Radio France en fait partie. Je pense que là, vous ouvrez une façon de faire, peut-être à la française, en tout cas différente, vous parlez de gel, je ne sais pas si le mot est très engageant, peut-être que ça va faire réagir, mais en tout cas, l'idée d'optimiser, mon naturel optimiste dit ça, les réseaux FM, on a tous... Et puisque j'ai eu la chance de travailler également pour des radios privées, j'ai souvenir d'émetteurs FM qui sont plantés là parce qu'ils couvrent une partie d'autoroute, ou parce qu'il était choisi de candidater à telle ou telle fréquence. Je pense qu'il y a un chemin entre l'extinction totale, quand on se dit: il n'y a pas assez d'équipement, d'auditeurs, et ce que vous proposez, c'est-à-dire une approche progressive qui permet de se dire: on peut peut-être commencer à optimiser. Vous parlez d'arrêter de chercher des fréquences FM, effectivement, les dernières moissons sont assez maigres, donc, il faut peut-être arrêter, mais en tout cas, d'y aller progressivement. C'est une approche qui peut correspondre bien à la maturité du marché français et du souci que nous avons plus, de ne pas laisser d'auditeurs au bord du chemin.

    - Sur le gel des fréquences, j'insiste sur ce point, il s'agit bien d'une mesure de protection pour les radios qui basculeraient, basculeront en tout DAB. Je dis ça, parce que ça me revient, la question a été posée dans les échanges qu'on a pu avoir lors de la préparation du livre blanc, il ne s'agit pas d'aller taper sur l'épaules d'une radio pour lui dire: on reprend des fréquences, on va les geler! Alain ou Christophe?

    - En trente secondes, on avait bien compris le fait que l'idée était effectivement de ne pas réattribuer la fréquence FM d'une radio qui se concentrerait sur le DAB+. La progressivité proposée nous semble raisonnable. On avait nous-mêmes appelé de nos voeux le fait d'imaginer une dernière nuit bleue, que quand les dernières fréquences hertziennes seraient attribuées, on arrêterait d'en chercher. Donc, ça nous semble être en rapport avec le taux d'équipement, le taux de notoriété, tous les leviers sur lesquels il faudra que nous agissions.

    - Moi je dirais que c'est à la fois ambitieux mais également sage, si j'ai bien lu ce rapport, ce livre blanc. Tous ces objectifs, ces dates, sont assortis d'un ensemble d'observations, et doivent être accompagnés de discussions entre l'ensemble des acteurs. Arrêter des dates, ça donne un objectif, et en même temps ce n'est pas demain matin, 2033, c'est dans une dizaine d'années, donc nous avons le temps de légiférer, d'adaptation la réglementation, de nous réunir et travailler tous ensemble pour avancer. Ce livre blanc, si on le prend tel qu'il nous est présenté aujourd'hui, c'est le constat et la feuille de route la plus ambitieuse depuis la loi de 1986. C'est projeter la radio sur les 20, 30 prochaines années. On ne sait pas où on saura, mais ça donne le mouvement. Donc j'espère que cet effet de tremplin nous servira à toutes et à tous, et encore une fois bravo et merci pour cet enthousiasme, qui je pense aura été reçu dans toute la salle ce matin.

    - Florence, un mot sur ce sujet peut-être?

    - Je pense que cette question du gel en fait est un sujet qui intéresse de nombreux pays européens, donc ça mériterait aussi d'y travailler au niveau européen.

    - Je crois d'ailleurs si j'ai bien compris qu'il faut y travailler au niveau européen.

    - Voilà. Donc ça paraît en tout cas utile. Et puis à défaut de pouvoir y parvenir au niveau européen, il faudrait être en mesure de dégager un consensus au niveau national, et donc c'est là-dessus qu'il est nécessaire de travailler parce que, ensuite, pour écrire une loi sur ce sujet, il faudrait démontrer tout l'intérêt, l'absence d'inconvénients, y compris pour la population. Donc le sujet mérite une réflexion un peu plus large, sans doute, avec nos partenaires, quand la commission sera aussi constituée.

     

    - A ce stade du débat, je serais très heureux d'entendre ceux qui sont dans la salle, leurs réflexions, leurs questions. Qui souhaite s'exprimer?

    On est très bien dans notre timing, on a tout notre temps pour pouvoir nous exprimer, donc allez-y, exprimez-vous.

    - Monsieur le conseiller, merci à tous. Alors une question qui taraude tous les éditeurs de programme, surtout tous ceux qui sont là depuis une dizaine d'années à se battre. En France, on est un merveilleux pays, avant de réclamer, il faut faire patte blanche. J'ai le plaisir de vous dire, Madame, qu'en 2014, je n'avais pas un sou mais on était là quand même. Et nous avons fait... Le WorldDAB nous a salués, nous avons fait un défilé sur les Champs-Elysées avec 100 voitures pour annoncer l'ouverture du DAB. Donc nous avons... Vous qui êtes Madame en ce moment dans une période très compliquée, j'ai eu le plaisir par la suite, souvent, d'aller voir à titre personnel, comme un Don Quichotte, le Ministère de la Culture, la DGMIC, pour leur demander de l'aide. Je me souviens d'une dernière rencontre avec une femme formidable, Julie Gibellini, qui connaissait parfaitement bien notre affaire de la radio, de la DAB, qui a bien sûr dit que nous n'étions pas les seuls à réclamer, que tout le monde réclamait. Quelle est votre position aujourd'hui? J'étais fasciné par nos amis belges qui tout à l'heure nous ont montré un plan sérieux pour le DAB et une réussite. Est-ce que vous pouvez, entre nous, et dans cette période compliquée, un peu se lâcher un peu, nous aider sur la promotion du DAB?

    - Florence va répondre, mais la situation n'est pas compliquée, mais elle est très complexe, c'est sûr, ce qui expliquera peut-être la difficulté à trop s'engager non plus dans cette période.

    - Alors je ne peux pas faire de bilan ni d'annonce, donc ça va être plus simple pour moi, néanmoins l'Etat accompagne déjà le DAB. Il accompagne la double diffusion des radios associatives, il accompagne la communication. Et il est dans cette logique d'accompagner. Ce qui est intéressant de regarder, c'est ce qui avait été fait par le GIP au moment de la bascule vers la TNT. Je vous invite à regarder ce modèle. Il y avait une période qui a duré pendant 7 ans je crois, en tout cas près de 7 ans, où on était dans une période de double diffusion. Et ce qui a enclenché le soutien beaucoup plus massif de l'Etat, à l'époque, pas pour accompagner la double diffusion puisqu'on considérait qu'au contraire, ça avait des effets pervers, mais ce qui a enclenché, c'est la date d'arrêt. Et en fait, pendant une période très courte, finalement, en amont de la date d'arrêt, l'Etat s'est mobilisé à la fois beaucoup plus fortement sur la communication, et l'accompagnement des particuliers pour basculer dans cette nouvelle technologie, et donc il y avait des aides à l'installation, des aides à l'équipement et des aides aux collectivités territoriales. Donc ça me semble être un cas à regarder précisément pour se donner une idée de ce que l'Etat serait sans doute prêt à reproduire. Et peut-être revenir sur le cas belge qui me paraissait intéressant. Si j'ai bien tout suivi, en Belgique, on a une taxe affectée qui permet à l'Etat de financer. Alors ce n'est pas le cas aujourd'hui en France. Et alors c'est un modèle qui divise les ministères, la taxe affectée, mais pour vous donner une idée pour le financement de la musique, on a mis dix ans à essayer de faire voter une taxe affectée pour financer un secteur donné. Donc voilà, c'est aussi quelque chose sur lequel on peut travailler mais qui n'est pas évident dans le contexte actuel.

    - Merci beaucoup. Autre question, autre réflexion? Eric, Eric Adelbrecht.

    - Merci, je voudrais rajouter un petit élément pour continuer à mettre la Belgique en avant. Juste un élément qui me paraît stratégique et important. Dans toutes nos réflexions, au fond, nous venons de remettre aux partis politiques qui sont en train aussi de construire le prochain gouvernement en Belgique l'avis du secteur sur cette transition numérique, les objectifs. Et il nous semblait important que ce soit le secteur qui porte cet avis, parce que, pour un gouvernement, il nous semble que c'est plus facile de prendre en mains le dossier à partir du moment où il y a une vision globale concertée, validée par l'ensemble du secteur. Alors ça n'est pas simple mais ça a été un travail long. Et ce que nous avons fait, c'est que nous avons essayé de gommer le mot "extinction de la FM", qui fait peur. Nous nous sommes mis d'accord ensemble sur des objectifs à atteindre, de volume de consommation numérique, d'auditeurs exclusifs, de taux d'équipement, qui mécaniquement un jour amèneront les patrons de groupe, les directeurs généraux à prendre des décisions logiques et économiques, de dire: on n'a plus que 5 ou 10% d'auditeurs exclusifs FM, est-ce que ça vaut encore la peine d'avoir un coût aussi important? Donc un dernier petit conseil belge, c'est d'éluder cette terminologie d'extinction de la FM, mais de se donner des objectifs ensemble. Et les décisions se prendront.

    - Merci pour ce partage, cher Eric. Nicolas Curien? Dont je salue la présence, c'est un grand plaisir à titre personnel de te voir parmi nous aujourd'hui, très heureux de te donner la parole et de t'entendre sur tout ce que tu as pu entendre ce matin.

    - J'avais deux commentaires. Le premier, c'est le mot de la matinée: coopétition, coopétition entre les radios pour trouver leur juste place dans le monde numérique, mais aussi entre le monde de la radio et le monde des acteurs d'Internet, qui ne sont pas que des ennemis ou des concurrents, mais qui peuvent aussi être des partenaires. La deuxième remarque, c'est dans les arguments pour vanter le DAB+, tu connais mon sentiment, je ne pense pas que ni la gratuité ni l'anonymat sont ceux à mettre en premier. Aujourd'hui, tout le monde est équipé d'un accès à Internet, donc le DAB+ n'est pas beaucoup plus gratuit que le streaming. Et sur l'anonymat, ce n'est déjà plus le cas quand tu écoutes le DAB+ en voiture, parce que l'ordinateur de bord sait très bien où tu es et ce que tu écoutes. Et ça, ce n'est plus très grave non plus, car l'anonymat n'est plus une valeur absolue, c'est une valeur relative. Tous les internautes aujourd'hui savent qu'il y a un certain échange, ils sont prêts à céder un certain nombre d'informations personnelles contre une certaine variété de leurs services. Certes ce sont des valeurs historiques de l'ARCOM, et avant du CSA, mais à mon avis c'est des arguments, sans être méchant, un peu ringards pour vanter la qualité du DAB+ . Il faut notamment insister sur les services associés, qui sont des éléments importants, que par rapport à ces éléments un peu relatifs.

    - Merci Nicolas, c'est aussi pour ça que je suis passé très rapidement sur ces éléments, même si je les ai mentionnés car en discutant avec des gens, ça reste néanmoins des aspects importants. Et Jacqueline nous rappelait tout à l'heure le sondage réalisé à l'échelle européenne qui montrait combien les gens étaient attachés à la réception hertzienne, notamment dans les autoradios, même s'ils sont contents d'accéder à la 4G pour le streaming musical, ceci n'empêchant pas cela. L'argument principal, à mon avis, il y a toute la qualité du DAB+ plus qui permet de renouveler l'expérience hertzienne, et pour les auditeurs, tu as raison de rappeler que les grands acteurs du numérique ne sont pas que des ennemis, et ce n'est pas du tout l'objet du propos, mais effectivement, si ça offre des opportunités extrêmement importantes pour permettre à la radio de toucher les auditeurs où qu'ils soient, ça constitue aussi un risque, car pour les acteurs de la radio, négocier avec les acteurs du numérique, ce n'est pas la même chose que pour un groupe de télévision. Là on parle d'un archipel de petites radios parfois qui se retrouvent face à Google, c'est un peu compliqué, c'est ce qui était évoqué à la précédente table ronde.

    - Je voulais aussi dire, ça va sans dire, mais un grand bravo pour le livre blanc et surtout pour le travail accompli depuis, ça fait déjà quatre ans que j'ai quitté l'institution, et on a travaillé ensemble pendant plusieurs années, et je dois dire que je suis très impressionné par le chemin accompli en 7-8 ans, impressionné mais aussi évidemment heureux, car on a bien avancé. Je mesure le chemin à parcourir mais on a quand même bien avancé sur la trajectoire grâce aux équipes de la direction du média radio et de l'audio, et grâce à ton pilotage et celui du président, bravo.

    - Merci beaucoup cher Nicolas. Je vois que Bertrand de Villiers souhaite prendre la parole. Bertrand.

    - Je partage le millésime des propos de Nicolas Curien. Je suis frappé du peu d'intervention des opérateurs radio. Je suis opérateur depuis 1981. Je voulais rappeler à Hervé, le remerciant de son travail potentiellement consensuel, ce que je lui disais un verre à la main, donc il me pardonnera de le dire publiquement, il y a une phase de Talleyrand qui n'est pas très connu, quand il avait changé de carriole de cheval, il disait à son cocher: va doucement, Jean, je suis pressé. Je vous laisse réfléchir.

    - Merci Bertrand. D'autres interventions, d'autres questions? Il y a quelqu'un qui lève la main au fond de la salle?

    - Bonjour. On s'est rencontré l'été dernier, je suis Océane Martin, déléguée générale de...

    - Allez au bout de cette phrase, sinon ça prête à confusion, je vais avoir des problèmes avec ma femme!

    - On avait pris un rendez-vous avec mon collègue Emile, ici présent devant, pour parler des radios associatives étudiantes qu'on représente au sein de la Fédération Radio Campus France. Il y a un enjeu sur les radios temporaires. On a quelques radios qui sont calées sur la saison étudiante, sur la FM temporaire, et qui sur le DAB+ perdent leur FM temporaire, quand elles sont prévenues juste avant le début de la saison, alors qu'on a déjà des partenariats autour de cette promesse, et ça a mis quelques-unes d'elles en difficulté cette année. Donc je voulais un peu vous poser cette question par rapport à la transition envisagée, comment combiner éventuellement des FM temporaires avec une onde DAB+ ?

    - J'ai peur de vous décevoir avec ma réponse, mais on ne peut pas. D'abord merci pour cette question, effectivement c'est un sujet qui nous a pas mal occupés cette année, et sur laquelle on a eu de nombreux échanges, notamment avec le SIRTI qui nous a interpellés à de nombreuses reprises, et on s'est même retrouvés en justice sur des décisions qu'on a pu prendre sur des FM temporaires accordées indûment selon la justice. On donne l'impression de s'éloigner du sujet du livre blanc de la radio, mais en fait non, on parle bien du statut des radios sur le DAB+. Une radio temporaire a des raisons d'exister en fonction de, justement, son caractère temporaire, comme son nom l'indique. Ce sont des autorisations temporaires à émettre que l'on accorde dans le cadre d'événements particuliers, festifs, des foires, etc., que l'on peut accorder dans le cadre des radios scolaires, de l'éducation aux médias sur la durée d'une période scolaire, ou qu'on peut accorder également dans le cadre de saisons touristiques dans certaines zones où il y a peu de radios disponibles dans des zones qui, pour le coup, quand elles sont en période touristique, sont très fréquentées. Hormis ces trois raisons d'accorder une autorisation temporaire à émettre, il n'y en a pas d'autres pour permettre à des radios temporaires d'exister. C'est la loi qui le dit, ce n'est pas l'ARCOM. C'est vrai que parfois, on va se le dire gentiment, ça a été... Ça a permis à certaines radios, à défaut de pouvoir occuper des fréquences pérennes, de pouvoir malgré tout exister, et c'était très utile, car c'est aussi des radios qui occupent, aménagement le territoire d'un point de vue médiatique et qui ont une importance particulière, c'est notamment le cas de votre radio. Concernant le DAB+, on ne peut pas avoir une radio temporaire qui n'a pas de statut, pas de convention signée avec l'ARCOM, donc aucune obligation ni contrainte particulière à respecter dans le cadre de l'occupation de la ressource radio électrique. Et dans le même temps, une autorisation pérenne sur le DAB+ , donc une existence avec un statut, une appartenance à une catégorie avec une convention signée avec l'ARCOM. On ne peut pas faire cohabiter pour une même radio une absence de statut et un statut réel. Donc particulièrement sur les radios qui sont pérennisées sur le DAB+, qui existent en tant que telles, c'est difficile de leur accorder une autorisation temporaire sur la FM. Même, je dirais que ça va à l'encontre de l'idée même que l'avenir, c'est le DAB+, et que tout le monde va s'y tourner, donc que d'une certaine manière, aller sur la FM, et je comprends votre intérêt, mais ça va un peu à rebours de la doctrine de l'ARCOM et du projet que nous proposons à l'ensemble du secteur.

    - Bonjour, Thomas Rouchier, du Clémi, le centre pour l'éducation aux médias et l'information.

    - Bienvenue, on est très heureux de vous accueillir aux assises de la radio.

    - Merci, la webradio reste le média préféré des élèves et des enseignants, donc on est très heureux du développement de ce DAB, et on a aussi sur un appel à projets webradio qui existe depuis deux ans 93% des académies qui ont demandé à avoir des subventions et un parrain pour créer dans les écoles primaires, collèges et lycées une webradio, surtout dans les collèges. On est très heureux de ce déploiement, du partenariat avec les webradios, toutes les radios privées et publiques, qui avec qui nous travaillons, les radios associatives, comme Radio Campus. Donc l'avenir, les jeunes ont ce goût de la radio et on est vraiment très optimistes pour l'avenir.

    - Merci pour cette intervention, c'est très enthousiasmant de savoir que les jeunes ont une appétence, une envie de la radio, et que ça créera potentiellement une nouvelle génération de personnes derrière et devant les micros. Et la webradio, c'est une première marche. Il ne faut pas oublier le nombre de radios associatives qui accueillent beaucoup d'élèves et étudiants, de jeunes qui ont envie de se tourner vers la radio et se former avant de pouvoir ensuite aller vers des radios commerciales privées ou publiques d'ailleurs, et c'est vraiment tant mieux et c'est très riche et très enthousiasmant pour nous.

    - En complément, vous dire que le Clémi propose des ressources, on a créé un vadémécum sur comment créer sa radio, et un magister, un parcours qui permet à des enseignants du premier et du second degrés de se former à la webradio. On a eu 270% de formations en plus ces dernières années. Donc grand intérêt des enseignants, pour de multiples raisons, notamment le travail sur l'oralité, d'utiliser le média radio en classe.

    - Merci beaucoup pour cette intervention, ce n'est pas au coeur du livre blanc, mais on ne dira jamais assez le rôle que joue la radio dans l'éducation aux médias, c'est extrêmement important, surtout par les temps qui courent, si je peux me permettre ce petit avis personnel. Une question, une intervention?

    - C'était pour réagir par rapport à la question sur les radios temporaires en DAB, pour dire qu'on était nous-mêmes titulaires d'une fréquence temporaire sur le DAB, sur Nantes, pour promouvoir une radio, SUN junior, justement qui s'adresse aux plus jeunes, avec lesquels on fait des ateliers toute l'année, donc c'est une manière de valoriser leur travail. Et c'est une question que doit se poser l'ARCOM, sur la transition, dans la mesure où beaucoup de radios associatives sont nées d'expériences temporaires, et je pense que même pour les radios commerciales, c'est aussi des sujets qui peuvent être très pertinents, on l'a vu tout à l'heure avec des exemples anglais sur la radio temporaire liée à des artistes, et également sur des événements sportifs, ce qui peut ouvrir des perspectives pour s'adresser aux publics de manière particulière et redynamiser aussi nos métiers et nos structures. Donc je voulais quand même m'assurer que l'ARCOM avait en tête la possibilité de réserver peut-être de la place dans les canaux dont on a parlé ce matin dans le livre blanc, pour permettre quand même de maintenir ces possibilités d'événements radiophoniques temporaires.

    - Très bonne question, pour être honnête, je n'ai pas la réponse à la question. C'est vraiment une très, très bonne question, effectivement. On prend le point. Merci.

    Christophe?

    - Un point pour répondre à cette question précise, la difficulté pour une radio temporaire quant à intégrer un multiplex, c'est que le coût du multiplex court tout au long de l'année, il n'est pas temporaire. Donc, par définition, je ne sais pas comment cette question peut être traitée demain, mais c'est plus difficile à intégrer dans un modèle collectiviste.

    - Ou des small scale temporaires. Je ne sais pas, c'est une question.

    Dernière question, réflexion?

    S'il y en a deux, ce n'est pas grave...

    - Bonjour, dans le rapport, il est pointé différents sujets, la double diffusion pour les radios FM, DAB+, l'attachement des Français au média radio, je représente des radios du groupe Ouest France, l'attachement est lié aussi à la proximité dont Christophe parlait. Et quand on nous oppose, ou quand on est dans la compétition avec les GAFA, qui spolient de temps en temps nos flux, avec un avantage financier pour certains, ne pourrait-on pas imaginer, à l'époque où on parle de RSE, une sorte d'incitation faite aux annonceurs pour communiquer sur des médias qui emploient des journalistes, dans une période où on voit que la véracité de l'information est primordiale?

    - C'est une question pour les Etats généraux de l'information, si je ne me trompe pas.

    - Ça faisait partie des idées qu'on appelait de nos voeux en novembre 2021, Alain, tu étais à la manoeuvre à l'époque. Les Assises de l'audiovisuel locales nous avaient permis d'imaginer une labellisation, de dire: on est reconnu dans tout ce qu'on apporte au territoire, et d'une incitation fiscale pour les annonceurs qui investiraient dans des médias locaux, pour continuer à faire ce travail de démocratie, on couvre parfois des fonds de vallées où il n'y a pas grand monde. Donc, évidemment, on signerait demain si demain, ça nous était proposé. On a cru comprendre que l'Etat avait des points à traiter avant, mais bien sûr...

    - Ce sont des sujets qui sont remontés dans le cadre de la consultation suite à l'étude sur la publicité. C'est une proposition qui suit son chemin. Et c'est complètement aussi dans l'esprit des travaux des Etats généraux de l'information dont les conclusions ont malheureusement été reportées, mais ça fait aussi partie de leurs travaux. On espère que ce type de propositions, qu'on va pouvoir travailler dessus assez vite.

    - Merci beaucoup d'avoir soulevé ce point. Une dernière ou on s'arrête là? Parce qu'il fait très chaud aussi.

    Il me reste à vous remercier infiniment d'avoir participé à ce dernier débat. Il est marqué dans le programme qu'il m'appartient... La conclusion... Je vous préviens, ça va être très court. Merci beaucoup. Ça va être très court.

    Juste en quelques mots, je retiens trois points qui, à mes yeux, en tout cas, sont très importants, de ce livre blanc, de la présentation et des débats qu'on a pu avoir ce matin. D'abord, je crois que ça a l'air d'être assez partagé, le passage au tout numérique de la radio, que ce soit le DAB+ et l'IP, ça paraît quelque chose qui est indispensable et surtout le tout DAB pour préserver la souveraineté du lien de la radio avec ses auditeurs en renouvelant l'expérience auditeurs en écoute hertzienne. Deuxième point, le sujet, vous l'avez bien compris, j'espère qu'on n'aura plus à revenir dessus, le sujet principal n'est pas l'extinction de la FM, même s'il apparaît que dans ce dispositif, elle est sans doute indispensable. Le sujet, c'est bien le passage au tout DAB. Il n'y aura pas de décision comminatoire, mais il y a nécessité de construire un chemin dynamique et de court terme parce qu'il y a quand même néanmoins une urgence. Enfin, trois, les éditeurs doivent absolument rester maîtres de leur destin, on en a parlé dans l'idée de la création de ce comité de pilotage du passage au tout DAB. Ils doivent rester maîtres de leur destin, mais en sont également responsables. Il faut créer ce comité de pilotage, rassemblant les acteurs du secteur, les pouvoirs publics dont fait partie l'ARCOM, comme ça se passe partout en Europe. Le statu quo est impossible. Il y a une dynamique à construire et le succès est à portée de main. Je terminerai en vous remerciant tous infiniment pour votre présence, votre participation très active à cette quatrième édition des Assises de la radio. Je voudrais adresser un remerciement tout particulier à l'équipe avec laquelle, bien évidemment, on a rédigé le livre blanc de la radio, ils ont vraiment toute ma reconnaissance, à l'équipe qui a permis l'organisation de ces Assises et aussi les précédentes, et qui m'accompagne depuis le début dans la création et l'animation de ces Assises. J'espère, puisque j'arrive à la fin de mon mandat bientôt, que cet agenda, comme la fête de la radio, l'observatoire du podcast, me survivra, et que je reviendrai en visiteur l'an prochain. Je voudrais remercier Frédéric pour son aide précieuse, l'équipe de la communication, Marie, Sarah, Clémence, Maylis, Agnès, j'en oublie forcément... Je les vois, je ne vais pas les oublier... Merci à Didier pour son aide précieuse à la préparation notamment des débats. Un immense merci à l'équipe de la direction de la Radio et de l'audio numérique, plusieurs sont dans la salle, particulièrement à François-Xavier et son adjoint, que je vois au fond de la salle, l'artisan principal de ce livre blanc, car il a été le chef de projet. Il y a un côté un peu... Sans vous, je n'aurais jamais reçu le César, mais comme c'est ma dernière, je voulais vraiment vous remercier, vous dire l'émotion que j'ai eue avec vous à travailler sur ces Assises de la radio. Quand on arrive à un événement qui s'est particulièrement bien passé, ce qu'on fait de bien à l'ARCOM, c'est qu'on vous invite tous à boire un verre de l'amitié. Merci.

    Session d'ouverture par Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom

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    L’Arcom sera toujours aux côtés des opérateurs pour les accompagner dans leur transformation, en favorisant un environnement propice, en offrant son expertise, en entendant les doutes, les questions, les besoins. Mais c’est vous qui faites vivre la radio !

    Propos d'ouverture de Roch-Olivier Maistre, président de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

    Le Livre blanc de l'Arcom sur l'avenir de la radio

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    Hervé Godechot, membre de l'Arcom, président du groupe de travail "Radio et audio numérique" a présenté, mardi 18 juin, lors des Assises de la radio 2024, le Livre blanc de la radio de l'Autorité.

     

    Découvrez le Livre blanc de la radio.

     

     

    Table ronde 1 - Quelles évolutions dans la diffusion et l'écoute ?

    Le marketing du DAB+ : exemples étrangers

    Table ronde 2 - Comment assurer le succès du DAB+ ?

    Session de clôture par Hervé Godechot

     

     

     

    Trouvez la fréquence de votre radio préférée en numérique

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    Pour accéder aux informations sur  la radio numérique terrestre en France, vous pouvez consulter la carte interactive de programme "Ma radio DAB+".

    Après avoir renseigné la localité désirée (département puis ville), vous connaîtrez les radios numériques actuellement disponibles et obtiendrez des informations sur les déploiements à venir.

    Chansons françaises à la radio : liste 2024 des artistes confirmés

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    Ben Mazué, Corsu Mezu Mezu, Therapie Taxi, Dinos, ... L'Arcom met chaque année à jour la liste des artistes confirmés.

    En 2024, 11 artistes sont passés de la qualification de "nouveau talent" à "artiste confirmé" au titre de leurs ventes de disques passées. Ces derniers font désormais partie des artistes considérés comme "confirmés".

    Les radios adaptent leur programmation musicale en fonction de la liste publiée par l'Arcom.

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    Première expérimentation de la radio numérique terrestre en Outre-mer

    Publié le 24 janvier 2023

    Pour la première fois, la radio numérique terrestre, ou DAB+, va être testée pendant neuf mois dans les territoires ultramarins.
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