Propos d'ouverture de Roch-Olivier Maistre lors de la troisième journée d’études de l’Arcom
Seul le prononcé fait foi,
Madame la députée, chère Céline Calvez,
Monsieur le vice-président de l’ENS-Paris Saclay, cher Philippe Maitre – à une lettre près, nous étions homonymes !
Mesdames et messieurs les professeurs,
Mesdames et messieurs, chers collègues,
J’ai grand plaisir à vous accueillir ce matin à l’occasion de cette troisième édition des journées d’études de l’Arcom, un rendez-vous que nous sommes très heureux de voir désormais bien ancré après le succès des éditions 2022 et 2023.
En mon nom personnel et au nom du collège et des équipes de l’Autorité, je souhaite donc remercier chaleureusement les chercheurs et chercheuses qui participent à cette journée en venant présenter leurs travaux de recherche. Je sais que ces derniers viendront nourrir utilement les réflexions et décisions de l’Autorité et celles des régulateurs européens. Je remercie en particulier les chercheurs qui viennent de loin, d’autres villes mais surtout d’autres pays, et qui nous ont fait le plaisir et l’amitié de répondre favorablement à notre invitation.
Je salue aussi la présence de la représentation nationale ce matin, qui est un important soutien de la politique d’études de l’Arcom, et remercie nos partenaires et interlocuteurs du secteur public [CNIL, CNNum, INA, PEReN] comme ceux du secteur audiovisuel et numérique. Je sais qu’ils trouveront dans les échanges de ce jour l’écho d’enjeux et de défis auxquels ils sont confrontés ainsi que des éléments d’éclairages pertinents pour leurs missions.
Le comité scientifique de l’Arcom est également représenté et je m’en réjouis, car il est bien sûr l’une des chevilles ouvrières de notre politique d’ouverture à la recherche.
Mes remerciements s’étendent enfin, last but not least, aux équipes de l’Arcom qui préparent cet évènement depuis des mois et en sont les premiers artisans. Je remercie tout particulièrement la direction des études, de l’économie et de la prospective, en particulier son directeur, Bruno Schmutz, son adjoint Sébastien Lécou ainsi que Laure Fallou qui nous a rejoints il y a quelques mois et s’est directement impliquée dans la préparation et l’organisation de cette journée. Je n’oublie pas non plus le rôle de notre direction de la communication – sans elle, nous ne serions pas non plus réunis ce matin.
La politique d’études du régulateur est, je le crois, désormais bien ancrée.
Les études, ponctuelles ou récurrentes publiées par l’Arcom, parfois en partenariat avec d’autres instituts ou administrations, contribuent à éclairer les transformations de l’environnement dans lequel nous intervenons. Je pense par exemple aux études que nous avons publiées en début d’année sur l’évolution du marché publicitaire des médias ou encore sur les modes d’information des Français, qui ont notamment nourri les réflexions et travaux des Etats généraux de l’information.
Nous avons renforcé nos liens avec le monde académique, liens qui bénéficient d’une nouvelle impulsion avec le règlement européen sur les services numériques puisque ce texte fait de l’accès aux données une facette à part entière de la régulation des grands acteurs numériques. Une consultation de la Commission européenne est d’ailleurs en cours sur l’acte délégué relatif à l’accès aux données des plateformes par les chercheurs. Nous entendons y contribuer en relayant notamment auprès de la Commission les remarques de la communauté des chercheurs.
Au-delà de notre pôle commun avec l’Arcep, de notre comité scientifique que je mentionnais et de la convention qui nous lie avec le Pôle d’expertise de la régulation numérique de l’Etat, nous avons des contacts quotidiens avec des chercheurs. Nous en accueillons d’ailleurs souvent pour venir présenter leurs travaux à nos collaborateurs et éclairer nos réflexions.
Notre journée d’études 2024 comporte plusieurs nouveautés, qui montrent le dynamisme de cette initiative, et met à nouveau à l’honneur des disciplines et sujets variés.
Nous avons le grand honneur et la chance d’avoir pu nouer un partenariat avec l’ENS Paris-Saclay, une institution reconnue pour son excellence académique et sa recherche de pointe, que ce soit en sciences sociales et en sciences fondamentales. Leur expertise a enrichi les échanges dans la préparation de l’évènement, sur la sélection des papiers, et garanti la rigueur scientifique de ces journées d’études.
Les travaux ont été sélectionnés cette année encore après un appel à contributions, qui s’adressait à l’ensemble de la communauté scientifique, y compris aux doctorants ou post-doctorants. Nous avons à nouveau reçu beaucoup de candidatures, de différentes disciplines, et l’appui de l’ENS-Saclay pour les départager a été essentiel. Je tiens donc à très chaleureusement les remercier, et suis très heureux d’accueillir leur vice-président aujourd’hui à l’Arcom.
Au-delà de ce partenariat d’excellence, les sujets abordés tout au long de cette journée d’étude sont en lien direct avec l’actualité immédiate du régulateur. Je citerai la supervision des plateformes en ligne et des réseaux sociaux avec la mise en place du DSA (Panel 1), la protection des publics et l’éducation aux médias (Panel 2), le suivi de la modération des contenus en ligne (Panel 3), ou encore la garantie du pluralisme de l’information, avec de nouveaux enjeux liés à l’information en ligne (Panel 4).
Tous ces thèmes sont au cœur de nos réflexions, de nos délibérations, de nos interpellations : je sais que les échanges de ce jour nous apporteront donc un éclairage très précieux et remettront un peu de science et de recul sur des sujets qui agitent bien souvent le paysage audiovisuel et numérique. J’ai souvent coutume de dire que le temps du droit n’est pas celui des réseaux sociaux ; celui de la recherche non plus : il nous incite à l’analyse en profondeur, sur la base de faits étayés, de comparaisons, souvent sur longues périodes.
Notre programme comporte par ailleurs deux keynotes de personnalités particulièrement renommées dans leur domaine : Claire Balleys, directrice du Medialab de Genève, qui interviendra à 12h15 sur les usages des adolescents sur les plateformes (et notamment Tiktok qui a été peu étudié), et Rasmus Kleis Nielsen, professeur à l’université de Copenhagen, et directeur du Reuters Institute for the Study of Journalism qui édite chaque année un rapport incontournable pour le secteur. Il nous en parlera à 16h.
Comme les années précédentes, mais peut-être davantage encore cette année, cette journée d’études est interdisciplinaire : nous accueillons des thèmes de recherche en économie, en droit, en sociologie, en infocom ou encore par exemple en sciences des données. C’est aussi une journée internationale, avec plusieurs universités étrangères présentes, mais aussi et surtout nos amis de l’Ofcom. Nous avons la chance d’accueillir également, dans le public, nos homologues du Congo, du Bénin et de l’Albanie, que je remercie chaleureusement d’être venus assister à nos travaux : leur présence montre que notre évènement est ouvert à toutes et tous, qu’il est un lieu d’échanges, de débats et de rencontres.
Je cède sans plus tarder la parole à Philippe Maitre et vous remercie de votre écoute. Je souhaite à toutes et tous une excellente journée d’études.