Présentation à la presse du rapport « places des femmes dans les médias » par le président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre

Bonjour et merci de votre présence, nous sommes très heureux de vous accueillir ce matin à l’Arcom, à cette conférence de présentation de notre édition 2022 du rapport sur « la représentation des femmes à la radio et à la télévision », qui est publié cette année à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Il s’agit de la septième édition de ce rapport annuel qui fait le bilan de notre mobilisation collective en faveur de l’égalité dans les médias audiovisuels et je salue les représentants des médias qui sont présents aujourd’hui. Vous savez que c’est un engagement fort du régulateur, un engagement personnel pour ce qui me concerne – je l’ai dit dès ma prise de fonction – et du collège tout entier car la question de la place des femmes dans notre paysage audiovisuel est un élément primordial de notre paysage audiovisuel et un élément structurant de notre vie démocratique. Je suis à titre personnel – et je sais que le collège et les équipes de l’Arcom le sont tout autant – extrêmement attaché à cet enjeu que je considère primordial pour notre paysage audiovisuel et pour notre vie démocratique. Je ne peux donc que me réjouir de votre présence si nombreuse aujourd’hui qui témoigne de l’importance que vous lui accordez aussi.

Carole Bienaimé-Besse, membre de l’Arcom et présidente du groupe de travail « Éducation, protection des publics et cohésion sociale dans les médias audiovisuels et numériques » nous présentera dans quelques instants les conclusions du rapport. Je voudrais profiter de l’occasion pour la remercier publiquement devant vous pour son engagement constant – et le mot est faible ! – dans  le suivi de ce sujet prioritaire pour l’Autorité et je veux associer à ces remerciements tous les services de l’Autorité et notamment les équipes de la direction des publics, du pluralisme et de la cohésion sociale de l’Arcom, qui ont été très mobilisées sur la rédaction du rapport.

Je suis heureux de saluer dans la salle la présence de Laurent Vallet, président de l’Institut national de l’audiovisuel, et de ses équipes. Pour la troisième année consécutive, notre collaboration avec l’INA dans l’élaboration de ce rapport a été reconduite et je m’en réjouis car nos conclusions sont complémentaires je voudrais saisir l’occasion pour en remercier son président. J’espère, cher Laurent, que la coopération entre nos deux institutions, à laquelle je suis très attaché, continuera à se poursuivre et à se développer. Je souhaite également saluer, parmi nos partenaires réguliers, le Haut Conseil à l’Egalité, le collectif 50/50 et l’association Pour les femmes dans les médias (PFDM).

Enfin, merci aux représentants des médias audiovisuels qui, comme chaque année, ont fourni les données quantitatives et qualitatives nécessaires à l’élaboration de ce rapport. Je sais que c’est un travail lourd que vous nous demandons, dans des délais contraints.

Pour l’Arcom, comme pour le CSA avant elle, la juste représentation des femmes et des hommes sur les antennes et la lutte contre les discriminations en raison du sexe constituent des missions essentielles.

Nous avons mis en place dès 2009 des données chiffrées relatives à la représentation des femmes sur certaines chaines de télévision avec le baromètre de la diversité, mais notre action a connu un tournant avec la loi du 4 août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Ce texte prévoit de nouvelles compétences pour le régulateur et de nouvelles obligations pour les chaînes. Il a été complété par d’autres actions, notamment l’ajout, à partir de 2016, de clauses relatives à la représentation des femmes dans les conventions des télévisions privées et la conclusion, en mars 2018, d’une charte d’engagements avec les professionnels du secteur pour la lutte contre les stéréotypes sexuels, sexistes et sexués dans la publicité. Nous en avons dressé le troisième bilan d’application l’an dernier, qui souligne les progrès accomplis dans ce domaine.

L’action du régulateur en faveur de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations s’est également intensifiée avec le développement des opérations de formation dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Nos antennes territoriales sont particulièrement impliquées dans le déploiement de l’EMI, que je considère comme une mission fondamentale pour permettre une évolution rapide et durable des représentations médiatiques.

Nous agissons aussi à l’échelle européenne et internationale, avec l’appui de nos homologues étrangers : l’Arcom a ainsi conduit, dans le cadre du Réseau des instances de régulation méditerranéennes (RIRM), une analyse sur la manière dont les violences faites aux femmes étaient abordées dans les journaux télévisés et nous prévoyons l’an prochain de mener, toujours au sein de ce réseau, une analyse sur la représentation des femmes dans les magazines et retransmissions sportives. Nous portons aussi cet enjeu au niveau européen, en contribuant au groupe de travail « Gender Equality » du réseau des régulateurs européens, l’ERGA.

Vous le savez, nos compétences s’étendent désormais au-delà du champ audiovisuel. Je cite un exemple : la loi du 30 juillet 2020 visant à lutter contre les violences conjugales nous charge ainsi de faire respecter l’interdiction d’accès des mineurs aux contenus à caractère pornographiques présents en ligne, qui contribuent à véhiculer des préjugés dégradants pour les femmes auprès des plus jeunes. Nous avons mis en demeure cinq sites fin 2021 et poursuivons nos actions, puisque nous avons décidé de saisir le juge judiciaire de cette question.

Cette mobilisation et cette vigilance collectives portent leurs fruits ; vous le verrez dans le rapport qui va vous être présenté. J’avais rappelé l’an dernier la célèbre chanson d’Alain Souchon « on avance, on avance, on avance ». La tendance est inéluctable et montre qu’on sera dans la même décision. Les résultats sont présents, même si l’on peut regretter qu’ils soient parfois bien lents : nous devons donc tous ensemble poursuivre nos efforts et notre engagement.